• Mai sourit au firmament,
    Mai, le mois des douces choses ;
    Ton aveu le plus charmant
    Est venu le jour des roses.

    Pour témoins de ce bonheur
    Nous avons pris, ô ma belle,
    Le premier lilas en fleur,
    Et la première hirondelle.

    Le vallon sait notre amour,
    Les grands bois sont nos complices ;
    Les lis gardent, loin du jour,
    Ton...

  •  

    Je ne suis pas le Christ, ô pâle Madeleine,
    Pour que tes longs cheveux caressent mes pieds nus ;
    Je marche, ainsi que toi, dans le doute et la peine,
    Voyageur égaré par les chemins perdus.

    Je ne te dirai pas les paroles divines
    Qu’il jetait, comme un baume, à tous les cœurs souffrants,
    Quand, suivi de la foule, il montait les collines,
    Ou qu’...

  •  
    Vous avez recueilli des mains d’un roi mourant
    — Qui chérissait en vous la perle des compagnes,
    Et qui de ses sujets fut le doux conquérant ―
    Le sceptre altier sous qui bat le cœur des Espagnes.

    Vous l’avez accepté pour votre jeune enfant.
    C’était un legs bien lourd, ô grande et noble veuve !
    Aussi, devant la croix avez-vous bien souvent
    ...

  • A sa Muse – A Diane – A la Jeune Fille de Mégare… [1]

    A SA MUSE

    Pourquoi pleurer, ma Muse, à ton premier printemps,
    Et ceindre ton beau front d’une noire tunique
    Dans des euphorbes d’or à tiges...

  • C’est de d’la prison que j’t’écris,
    Mon pauv’ Polyte,
    Hier je n’sais pas c’qui m’a pris,
    A la visite ;
    C’est des maladi’s qui s’voient pas
    ...

  • A SAINTE MADELEINE

    O blonde Madeleine, heureuse fiancée,
    Qui tenez en vos mains le bouquet toujours vert,
    Pensez-vous à ce monde où votre âme blessée,
    Tourterelle légère et tendre, a tant souffert ?

    Du haut du paradis qu’embaume votre grâce,
    Parmi les harpes d’or des séraphins charmés,
    Avez-vous un regard pour la honte qui passe ?
    Entendez-...

  •  
          À la porte d’un beau château
          Bâti pendant la Renaissance,
          Une dame au riche manteau,
          Les cheveux baignés d’une essence
          Divine, rit au vert coteau.

          Elle a l’œil superbe et moqueur ;
          Ses sourcils noirs aux courbes jointes
          Enivrent comme une liqueur,
          Et des rayons baisent les pointes...

  •  
    Ange terrible et fier, j’aime ta hauteur sombre !
    Tu fus plus grand que Dieu, car tu le combattis ;
    Ton pas fit vaciller comme un vaisseau qui sombre
    Sur leurs axes nouveaux les cieux dont tu sortis.

    Le soleil s’éteignit en passant dans ton ombre,
    l’éternité trembla. Les mondes trop petits
    Pour tes membres géants, ennemis du pénombre,
    ...

  • Mon ami Schmied, je vais mourir ; je vais rejoindre ces
    âmes sublimes, Pope, Adisson, le chantre d’Adam, réuni à celui
    qu’il a célébré, et couronné par ma mère des hommes.

    Je vais revoir notre chère Radikin, qui fut pieuse dans ses
    chants comme dans son cœur, et mon frère, dont la mort pré-
    maturée fit couler mes premières larmes et nous apprit qu’il...