Ainsi donc cent beautés nouvelles
vont fixer vos bouillants esprits ;
vous renoncez aux étincelles,
aux feux follets de mes écrits,
pour des lumières immortelles ;
et le sublime Maupertuis
vient éclipser mes bagatelles.
Je n’en suis fâché, ni surpris ;
un esprit vrai doit être épris
pour des vérités éternelles.
Mais ces vérités, que...
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Montbrun, par l’amour adoptée,
digne du coeur d’un demi-dieu,
et, pour dire encor plus, digne d’être chantée
ou par Ferrand, ou par Chaulieu ;
Minerve et l’enfant de Cythère
vous ornent à l’envi d’un charme séducteur ;
je vois briller en vous l’esprit de votre mère
et la beauté de votre soeur :
c’est beaucoup pour une mortelle.
Je n’en... -
Que toujours de ses douces lois
le dieu des vers vous endoctrine ;
qu’à vos chants il joigne sa voix,
tandis que de sa main divine
il accordera sous vos doigts
la lyre agréable et badine
dont vous vous servez quelquefois !
Que l’amour, encor plus facile,
préside à vos galants exploits,
comme Phébus à votre style !
Et que Plutus, ce... -
écoutez-moi, respectable émilie :
vous êtes belle ; ainsi donc la moitié
du genre humain sera votre ennemie :
vous possédez un sublime génie ;
on vous craindra : votre tendre amitié
est confiante, et vous serez trahie.
Votre vertu, dans sa démarche unie,
simple et sans fard, n’a point sacrifié
à nos dévots ; craignez la calomnie.
Attendez-... -
Un prêtre, un oui , trois mots latins,
à jamais fixent vos destins ;
et le célébrant d’un village,
dans la chapelle de Montjeu,
très-chrétiennement vous engage
à coucher avec Richelieu,
avec Richelieu, ce volage,
qui va jurer par ce saint noeud
d’être toujours fidèle et sage.
Nous nous en défions un peu ;
et vos grands yeux noirs,... -
Du camp de Philisbourg,
c’est ici que l’on dort sans lit,
et qu’on prend ses repas par terre ;
je vois et j’entends l’atmosphère
qui s’embrase et qui retentit
de cent décharges de tonnerre ;
et dans ces horreurs de la guerre
le français chante, boit, et rit.
Bellone va réduire en cendres
les courtines de Philisbourg,
par cinquante... -
Hélas ! Que je me sens confondre
par tes vers et par tes talents !
Pourrais-je encore à quarante ans
les mériter, et leur répondre ?
Le temps, la triste adversité
détend les cordes de ma lyre.
Les jeux, les amours, m’ont quitté ;
c’est à toi qu’ils viennent sourire,
c’est toi qu’ils veulent inspirer,
toi qui sais, dans ta double ivresse,... -
Je vous adore, ô ma chère Uranie !
Pourquoi si tard m’avez-vous enflammé ?
Qu’ai-je donc fait des beaux jours de ma vie
ils sont perdus ; je n’avais point aimé.
J’avais cherché dans l’erreur du bel âge
ce dieu d’amour, ce dieu de mes désirs ;
je n’en trouvai qu’une trompeuse image,
je n’embrassai que l’ombre des plaisirs.
Non, les baisers des... -
Qu’un autre vous enseigne, ô ma chère Uranie,
à mesurer la terre, à lire dans les cieux,
et soumettre à votre génie
ce que l’amour soumet au pouvoir de vos yeux.
Pour moi, sans disputer ni du plein ni du vide,
ce que j’aime est mon univers ;
mon système est celui d’Ovide,
et l’amour le sujet et l’âme de mes vers.
écoutez ses leçons ; du pays des... -
Je voulais, de mon coeur éternisant l’hommage,
emprunter la langue des dieux,
et vous parler votre langage :
je voulais dans mes vers peindre la vive image
de ce feu, de cette âme, et de ces dons des cieux,
qu’on sent dans vos discours et qu’on voit dans vos yeux.
Le projet était grand, mais faible est mon génie :
aussitôt j’invoquai les dieux de l’...