Hélas ! Que je me sens confondre
par tes vers et par tes talents !
Pourrais-je encore à quarante ans
les mériter, et leur répondre ?
Le temps, la triste adversité
détend les cordes de ma lyre.
Les jeux, les amours, m’ont quitté ;
c’est à toi qu’ils viennent sourire,
c’est toi qu’ils veulent inspirer,
toi qui sais, dans ta double ivresse,
chanter, adorer ta maîtresse,
en jouir, et la célébrer.
Adieu ; quand mon bonheur s’envole,
quand je n’ai plus que des désirs,
ta félicité me console
de la perte de mes plaisirs.
Épître 44
More from Poet
-
<2>
La dernière est une des plus jolies qu'on ait faites : c'est Laïs sur le retour, consacrant son miroir dans le temple de Vénus, avec ces vers :
Je le donne à Vénus, puisqu'elle est toujours belle :
Il redouble trop mes ennuis.
Je ne saurais me voir en ce... -
Tu veux donc, belle Uranie,
Qu'érigé par ton ordre en Lucrèce nouveau,
Devant toi, d'une main hardie,
Aux superstitions j'arrache le bandeau;
Que j'expose à tes yeux le dangereux tableau
Des mensonges sacrés dont la terre est remplie,
Et que ma philosophie... -
O malheureux mortels ! ô terre déplorable !
O de tous les mortels assemblage effroyable !
D’inutiles douleurs, éternel entretien !
Philosophes trompés qui criez : « Tout est bien » ;
Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
Ces débris, ces lambeaux, ces... -
Regrettera qui veut le bon vieux temps,
Et l’âge d’or, et le règne d’Astrée,
Et les beaux jours de Saturne et de Rhée,
Et le jardin de nos premiers parents ;
Moi, je rends grâce à la nature sage
Qui, pour mon bien, m’a fait naître en cet âge
Tant... -
Sur les bords fortunés de l'antique Idalie,
Lieux où finit l'Europe et commence l'Asie,
S'élève un vieux palais respecté par les temps :
La Nature en posa les premiers fondements ;
Et l'art, ornant depuis sa simple architecture,
Par ses travaux hardis surpassa la...