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    Aimable autant qu’aimante, en sa frêle innocence,
    Qu’elle est belle l’enfance et sainte en sa beauté ;
    Qu’elle est pleine de grâce et de simplicité,
    D’angélique candeur ! — Qu’elle est belle l’enfance !

    Respire-t-il un cœur assez dur et glacé
    Pour qu’à l’aspect joyeux d’un bel enfant d’élite, —
    Aussi chaste que l’Ange à son côté placé, —
    Ce...

  • Oriôn, tout couvert de la neige du pôle,
    Auprès du Chien sanglant montrait sa rude épaule ;
    L’ombre silencieuse au loin se déroulait.
    Alkmène ayant lavé ses fils, gorgés de lait,
    En un creux bouclier à la bordure haute,
    Héroïque berceau,...

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    O mon oiseau dépaysé, oiseau chéri ! la terre étrangère jouit
    de toi, et moi j’ai la douleur de ton absence.
    Chant grec, trad. de Fauriel.

    .... Toujours la France aima la Grèce.
    N.-L. LEMERCIER.

    Jeune oiseau voyageur, fils du vautour des mers
    Qui d’une aile puissante, au milieu des orages,
    A balaye les flots amers,...

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    Je suis né, vers soixante, au square Chaboillez,
    Et j’étais le plus vieux de cinq enfants choyés
    Par une mère aussi vertueuse que belle,
    Dont je crois voir toujours rayonner la prunelle.
    Mon père ― aucun ne fut plus brave que le mien ―
    Mon père était, messieurs, un mécanicien
    Et servait le Grand-Tronc.

                                       Le...

  • A des combats anciens, mon histoire remonte :
    Nous étions en Espagne, au siège de Sagonte ;
    L’Empereur avait dit à ses vieux grenadiers :
    « Je vous amène ici pour cueillir des lauriers.
    Soldats, qu’à votre aspect le Léopard recule (1)
    Du fond du continent aux colonnes d’Hercule :
    Car nous avons encore une injure à venger… »
    Et l’on se mit en route, en...

  • Il marche. — Le soir vient sournois
    Dans la grande plaine de vase
    Dont les hôtes, en tapinois,
    Se décroupissent de l’extase.

    Et, tous ces mystères de voix
    Confondent leurs horribles phrases.
    Sanglant, le soleil se rembrase,
    Puis meurt. Il fait un noir de poix.

    Et, dans ces trous que son pied rase,
    L'enfant se perd, hurlant d'effroi :...

  • Enfant Éros qui joues à l’ombre des surgeons
    Et bois aux sources claires,
    Toi qui nourris ainsi qu’un couple de pigeons
    L’amour et la colère,

    Passe sans t’arrêter au seuil de ma maison,
    ...

  • Un enfant élevé dans un pauvre village
    Revint chez ses parents, et fut surpris d'y voir
    Un miroir.
    D'abord il aima son image ;
    Et puis, par un travers bien digne d'un enfant,...

  • Mère ! faut-il donner quand le pauvre est bien laid ?
    Qu’il ne fait pas sa barbe et qu’elle est toute noire,
         Et qu’il ne dit pas s’il vous plaît !
    Faut-il donner ?
                — Enfant ! tu n’as pas de mémoire :
    Le pauvre qui demande est l’envoyé de Dieu ;
    Qu’importe s’il a fait sa barbe et sa parure ;
    Il est beau du malheur écrit sur sa figure,...

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    Un astre luit au ciel et dans l’eau se reflète.

    Un homme qui passait dit à l’enfant-poète :
    « Toi qui rêves avec des roses dans les mains
    Et qui chantes, docile au hasard des chemins,
    Tes vains bonheurs et ta chimérique souffrance,
    Dis, entre nous et toi quelle est la différence ?

    — Voici, répond l’enfant. Levez la tête un peu ;
    Voyez-vous...