• Deux guerriers ont couru l’un sur l’autre ; leurs armes
    Ont éclaboussé l’air de lueurs et de sang.
    Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes
    D’une jeunesse en proie à l’amour vagissant.

    Les glaives sont brisés ! comme notre jeunesse,
    Ma chère ! Mais les dents, les ongles acérés,
    Vengent bientôt l’épée et la dague traîtresse.
    — Ô fureur des...

  • Deux guerriers ont couru l’un sur l’autre ; leurs armes
    Ont éclaboussé l’air de lueurs et de sang.
    — Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes
    D’une jeunesse en proie à l’amour vagissant.

    Les glaives sont brisés ! comme notre jeunesse,
    Ma chère ! Mais les dents, les ongles acérés,
    Vengent bientôt l’épée et la dague traîtresse.
    — Ô fureur des...

  • D'un profond pensement j'avois si fort troublee
    L'imagination, qui toute en vous estoit,
    Que mon ame à tous coups de mes lévres sortoit,
    Pour estre, en me laissant, à la vostre assemblee.

    J'ay cent fois la fuitive à l'hostel r'appellee,
    Qu'Amour me desbauchoit: ores elle escoutoit
    Et ores sans m'ouyr le frein elle emportoit,
    Comme un jeune Poulain...

  • Duo

     
    Quoique je fusse assis au bord d’un cimetière,
    Seul dans ce champ que l’aube et l’ombre ont pour frontière,
    Et perdu dans un tas de noirs cyprès et d’ifs
    Et de ronces, tordant leurs sarments maladifs,
    Le rire était si franc que je levai la tête.
    C’étaient deux jeunes gens qui venaient de la fête
    Et qui s’en retournaient à la ville en jasant,
    ...

  • Durant l’aspre saison des froidureus hyvers
    Il semble aus regardans que les arbres ternissent
    Et, toutefois, les troncs en terre se nourrissent
    D’où sortent au Printems tant de fleurons divers.

    C’est alors que les chams et que les prez sont vers,
    Mais au chaud de l'esté ils seichent et fanissent,
    Au contraire les reims des arbres reverdissent
    Et se...

  • J’ai vu s’éteindre en moi le brûlant désespoir…
    Ma bouche cessera de ravager ta bouche,
    Je ne connaîtrai plus les veilles sur la couche
    De la moite Insomnie et du Désir farouche,

    Car la Mer et la Mort me rappellent, ce soir…

    La nuit...

  • E mainh genh se volv e’s vira
    Mos talans, e ven e vai,
    Lai on mos volers s’atrai.
    Lo cors no.n pauza ni fina,
    Si.m te conhd’ e gai
    Fin’ amors, ab cui m’apai!
    No sai com me contenha

    Ges amors no.s franh per ira
    Ni se fenh per dih savai,
    Can es de bo pretz verai.
    Qui la te en dissiplina,
    Re no sap que.s fai,
    Que no cove ni...

  •  
    O peuple Américain, ô grande Nation,
    Près de ton Capitole, emblème d’union,
    S’élève un Monument, construit avec les pierres
    Qu’arrachent de leurs flancs les Etats solidaires, —
    Sublime monument d’éternelle unité
    Au glorieux Sauveur de notre Liberté !....
      Ah ! n’oublions jamais Dieu, dont la providence
    Tient l’œil toujours ouvert sur notre...

  • L’EAU

    Ô cette vie, au clair de l’eau !
    Et les miroitements et les langues de l’eau
    Et les mille émeutes de l’eau,
    Dans le soleil, contre la peau !

    La mer émeraudée et le soleil,
    Dites, comme ils sont beaux,
    Avec leurs falaises sauvages
    Et l’étagère en or des soirs et des nuages,
    Dites, la...