Recuerdo que una tarde de soledad y hastío,
¡oh tarde como tantas! , el alma mía era,
bajo el azul monótono, un ancho y terso río
que ni tenía un pobre juncal en su ribera.
¡Oh mundo sin encanto, sentimental inopia
que borra el misterioso azogue del cristal!
¡Oh el alma sin amores que el Universo copia
con un irremediable bostezo universal!...
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Me miraste, alma mía,
y fue tal mi alegría
y es mi pasión tan loca,
que sentir me parece todavía
el beso de tus ojos en mi boca. -
¿Me quieres?... ¡Que tu acento me lo diga
ante aquel sol que muere en el ocaso!
Tú, que mitigas mi pesar... ¡mitiga
esta fiebre voraz en que me abraso!Tembló su labio y balbució: ¡Lo juro!
Sus tachonadas puertas entreabría
la muda noche en la extensión vacía:
y en mi espíritu lóbrego y oscuro...
en aquel mismo instante amanecía! -
Tu tez rosada y pura; tus formas gráciles
de estatua de Tanagra; tu olor de lilas;
el carmín de tu boca de labios tersos;
las miradas ardientes de tus pupilas;
el ritmo de tu paso; tu voz velada;
tus cabellos que suelen, si los despeina
tu mano blanca y fina, toda hoyuelada,
cubrirte con un rico manto de reina;
tu voz, tus ademanes, tú... no te... -
¿Qué dices, Laura, de esta flor? ¡Qué hermosos
sus pétalos en lustre y en color!
Mira con qué arte agrúpanse graciosos
del frágil tallo asidos al redor.Empero, ve de un soplo disipada
tanta hermosura... ¡Efímero primor!
¿Qué ves ya de la flor? El tallo... nada,
porque en no habiendo pétalos, no hay flor.Ahora, Laura, dime: ¿De qué el...
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Ne vous souvient-il pas d’une existence exquise,
Au temps joli qui vit fleurir la Pompadour ?
Lors, on vous saluait en soupirant : « Marquise ! »
On m’honorait comme un très digne abbé de cour.Vous me laissiez parfois, quand languissait le jour,
Vous prêcher, tout confit en l’onction requise,
Quelque homélie assez incandescente pour
Mettre la mer à... -
Tu m’as, ces pâles jours d’automne blanc, fait mal
À cause de tes yeux où fleurit l’animal,
Et tu me rongerais, en princesse Souris,
Du bout fin de la quenotte de ton souris,
Fille auguste qui fis flamboyer ma douleur
Avec l’huile rancie encor de ton vieux pleur !
Oui, folle, je mourrais de ton regard damné.
Mais va (veux-tu ?) l’étang là dort... -
J’ai voulu des jardins pleins de roses fleuries,
J’ai rêvé de l’Éden aux vivantes féeries,
De lacs bleus, d’horizons aux tons de pierreries ;
Mais je ne veux plus rien ; il suffit que tu ries.Car, roses et muguets, tes lèvres et tes dents
Plus que l’Éden, sont but de désirs imprudents,
Et tes yeux sont des lacs de saphirs, et dedans
S’... -
Mes vers, sur les lames d'ivoire
De votre carnet, font semblant
D'imiter la floraison noire
Des cheveux sur votre cou blanc.
Il faudrait d'immortelles strophes
A votre charme triomphal,
Quand dans un tourbillon d'étoffes
Vous entrez follement au bal.
Le sein palpite sous la gaze
Et, fermés à demi, les yeux
Voilent leurs éclairs de...