Une nuit grise emplit le morne firmament ;
Comme un troupeau de loups, errant à l’aventure
Dans la nuit, et rôdant autour de leur pâture,
Le vent funèbre hurle épouvantablement.

Le brouillard, que blanchit un tourbillonnement
Neigeux, se déchirant ainsi qu’une...

Fluide parcourant les sentiers de l’espace,
Étincelle échappée au foyer créateur,
Elle plane, invisible, elle flotte, elle passe,
Ayant la fantaisie… un souffle pour moteur.

Elle suit son chemin, lente, mais jamais lasse ;
Est calme, ou véhémente, — et, quand, de...

Comme la main distraite et qui n’a pas de thème
Précis, par la vertu secrète d’un aimant,
Décrit, sans y songer et machinalement,
Un contour au hasard jeté, toujours le même ;

Ainsi va ma pensée, et l’éternel problème
De l’amour la ramène à tracer constamment...

Ma chope est de cristal, de cristal de Bohême,
Brillante comme un prisme. Au fond, pour mon malheur,
Un sot artiste a peint une petite fleur ;
Hélas ! je me serais passé de cet emblème.

Ma chope est de cristal ; en hiver, en été,
Dans la taverne, ou bien sous la...

Poet: Jules Forni

Le soleil s’est levé rouge comme une sorbe
Sur un étang des bois : — il arrondit son orbe
Dans le ciel embrumé comme un astre qui dort ;
Mais le voilà qui monte en éclairant la brume,
Et le premier rayon qui brusquement s’allume
A toute la forêt donne des feuilles d...

Bon ! des travaux d’autrui tu passes la revue,
D’un œil inquisiteur et d’un soin sans égal
Tu cherches ; mais, hélas ! ton œil a courte vue…
Ton repas de chercheur est un repas frugal.

Et pourtant tu jouis à l’aubaine entrevue ;
Tu signales le point que tu crois...

Vous ne m’aimez plus, je le pense ;
Et j’en suis triste — par malheur ! —
Cela fait un mois de constance :
Après tout, c’est beaucoup d’honneur.

Quittons-nous donc à l’échéance,
Sans prendre le ton querelleur ;
A vous l’oubli, l’indifférence,
Moi, — je...

Lorsque nous revenons de Perpignan la nuit,
Vers toi mon cœur plus libre et plus léger s’élance
Vers tes yeux alanguis de noble nonchalance,
Pôle mystérieux dont l’aimant me conduit.

Une douceur lactée emplit les cieux : le bruit
Glisse mélodieux à travers le...

Quand le Titan roula des voûtes immortelles,
Foudroyé par le bras du Kronide irrité,
Les pleurs ne mouillaient point ses farouches prunelles.
Il se sentait vaincu, mais toujours indompté.

Sous l’ongle du vautour à ses flancs incrusté,
Il amassait en lui les...

Le vent nocturne, que parfume
L’odeur fraîche des floraisons,
Fait tinter à travers la brume
Les flots sonores des chansons.

Le charme d’un frisson lunaire
Court et palpite dans la voix
Qui bruit argentine et claire
Sous le silence obscur du bois.

...