On dit qu’impatients d’abdiquer la jeunesse,
Aux sordides calculs vous livrez vos vingt ans ;
Qu’à moins d’un sang nouveau qui du vieux sol renaisse,
La France et l’avenir ont perdu leurs printemps.

A l’âge où nous errions, livre en main, sous la haie,
Tout...

O toi qui dans le vieux Paris,
Comme quelqu’un qu’on doit connaître,
Venais tout le long des toits gris
Me regarder par ma fenêtre ;

Toi qui, du bout de tes rayons,
Répandais, veilleuse obstinée,
Tes pâles consolations
Sur le noir de ma destinée !...

 
Oui ! toujours j'enviai, Farcy, de te connaître,
Toi, que si jeune encore on citait comme un maître,
Cœur tendre, qui d'un souffle, hélas ! T'intimidais,
Attentif à cacher l'or pur que tu gardais !
Un soir, en nous parlant de Naple et de ses grèves,
Beaux...

 
Loin des lieux enchantés où coula votre enfance,
Et sans avoir revu votre douce Provence,
Sur les bords canadiens pour toujours endormi,
Vous avez achevé votre sombre voyage.
Sans craindre désormais la foudre ni l'orage,
Dormez en paix, mon vieil ami !

...

 
Il n’est plus ; et la foule - amère destinée ! -
Vers ce mort, un moment, ne s’est point retournée,
Et nul, les yeux voilés de larmes et de deuil,
N’a ployé les genoux sur ce noble cercueil,
Où de notre île, hélas ! descend dans l’indigence
Le plus grand par...

 
O mère ! si les yeux de ton fils bien aimé
Brillent de l’éclat du génie ;
Si déjà sur son front, à ton regard charmé,
Paraît l’antique honneur de sa noble pairie ;
Si de ses compagnons quittant l’essaim joyeux,
Il demande au vieillard ses chansons vénérées...

 
Mère du Polonais ! lorsque tu vois la trace
Du génie ennoblir le regard de ton fils ;
Quand son front juvénile a rayonné d’audace,
Tu reconnais le sang des héros du pays.

Et quand, morne, inclinant sa tête intelligente
Il fuit ses compagnons et déserte...

 
Prends, s’il le faut, docteur, les ailes de Mercure
Pour m’apporter plus tôt ton baume précieux !
Le moment est venu de faire la piqûre
Qui, de ce lit d’enfer, m’enlève vers les cieux.

Merci, docteur, merci ! qu’importe que la cure
Maintenant se prolonge en...

Poet: Jules Verne