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    Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille.
    Avant l'heure du bruit, l'heure où chacun travaille,
    Allons voir le matin se lever sur les monts
    Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons.
    Sur les bords de la source aux moires assouplies,
    Les nénufars dorés penchent des fleurs pâlies,
    Il reste dans les champs et dans les grands...

  • Ces beaux cheveux crêpés, qu'en mille et mille sortes
    Tu trousses bravement sur le haut de ton front,
    Dedans vingt ou trente ans au monde ne seront
    Mais avec le corail de tes deux lèvres mortes :

    Ces deux monts cailletés, des deux fraises retordes,
    Ces deux bras potelés, et ces beaux doigts mourront,
    Seulement au cercueil les cendres demeur'ront
    ...

  • Simone, il y a un grand mystère
    Dans la forêt de tes cheveux.

    Tu sens le foin, tu sens la pierre
    Où des bêtes se sont posées ;
    Tu sens le cuir, tu sens le blé,
    Quand il vient d'être vanné ;
    Tu sens le bois, tu sens le pain
    Qu'on apporte le matin ;
    Tu sens les fleurs qui ont poussé
    Le long d'un mur abandonné ;
    Tu sens la ronce, tu...

  • Amour, je ne viens pas dénouer vos cheveux.
    Déserte, toute armée, inutile étrangère,
    Je vous laisse debout dans un peu de lumière
    Et je garde ce corps pur et mystérieux.

    Mais pardonnerez-vous ce merveilleux ouvrage ?
    Vous perdez un trésor à suivre mon conseil.
    - Comme une eau solitaire où descend le soleil
    Renonce pour tant d'or aux plus beaux...

  • Zéphyre bien souvent de votre poil se joue,
    Pillant sous ce prétexte un baiser amoureux :
    Et des ondes qu'il fait flotter sur votre joue,
    Un Pactole prend source en l'or de vos cheveux.

    Cheveux petites rets, Cupidon vous avoue
    De me prendre le coeur : que ce coeur est heureux
    Alors que je vous baise, alors que je vous loue,
    Cheveux qui l'achevez de...

  • Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille.
    Avant l'heure du bruit, l'heure où chacun travaille,
    Allons voir le matin se lever sur les monts
    Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons.
    Sur les bords de la source aux moires assouplies,
    Les nénufars dorés penchent des fleurs pâlies,
    Il reste dans les champs et dans les grands vergers
    Comme...

  • Débouclez-les, vos longs cheveux de soie,
    Passez vos mains sur leurs touffes d'anneaux,
    Qui, réunis, empêchent qu'on ne voie
    Vos longs cils bruns qui font vos yeux si beaux !
    Lissez-les bien, puisque toutes pareilles
    Négligemment deux boucles retombant
    Roulent autour de vos blanches oreilles,
    Comme autrefois, quand vous étiez enfant,
    Quand vos...

  • Cheveux d'argent refrangé et retort,
    Espars au tour d'un visaige doré ;
    Frond refroncy qui m'as decolloré
    Me conviant d'aymer mesme la mort
    Te voyant butte et d'amour et de mort ;

    Oeil de pur nacre, oeil qui fuis à grand tort
    Tout oeil cherchant quelque object honoré ;
    Nez de pourfire et brunze elabouré,
    Sur qui l'envye ne feit onc nul...

  • Cheveux crêpes et longs où mon coeur se désire
    Aise d'être enlacé d'un ferme enlacement,
    Bouche au teint vermeillet où mon contentement
    Se voit peint sur ton bord qui le basme soupire,

    Beaux yeux, mes doux flambeaux par qui seuls je respire,
    Beauté, le seul objet de mon entendement,
    Vous voyant un désir m'enflamme doucement,
    Qui du vulgaire lourd...

  • Sur la luzerne en fleur assise,
    Qui chante dès le frais matin ?
    C'est la fille aux cheveux de lin,
    La belle aux lèvres de cerise.

    L'amour, au clair soleil d'été,
    Avec l'alouette a chanté.

    Ta bouche a des couleurs divines,
    Ma chère, et tente le baiser !
    Sur l'herbe en fleur veux-tu causer,
    Fille aux cils longs, aux boucles fines ?
    ...