Nuit fille de la terre, amène tes flambeaux,
Et ton silence coi, et des hauts monts descendre
Fais tes brouillards nuiteux pour ici les étendre
Et couvrir l'horizon de tes sombres rideaux,
Afin que le Sommeil des stygieuses eaux
Vienne arrouser mon chef, et sur...
Isaac Habert
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J'avais longtemps erré par les sombres déserts,
Triste, morne et pensif, privé de la lumière,
Mon seul séjour était une noire fondrière,
Pleine de songes vains, de fantômes divers.
Mais sitôt que l'Amour, prince de l'Univers,
Eut chassé l'ombre épais de ma... -
Ah ! ne me baisez plus, ah ! mon coeur, je me meurs,
Doucement je languis, doucement je me pâme,
Dessus ta lèvre molle erre et flotte mon âme
Saoule de la douceur des plus douces humeurs.
Je la vois qui volète entre les vives fleurs
Et ne craint tes beaux yeux... -
A l'ombre des myrtes verts,
Sur un lit fait de fleurettes,
De roses, de violettes,
Et de cent fleurons divers,
Au doux bruit d'une ondelette,
Qui semblait parler d'amour,
Roulant sur l'herbe mollette,
Je me reposai un jour.
Sur cette... -
Viens, ma belle Florelle, où l'ombre noir tremblote,
Sur les bords mousselus des antres ténébreux.
Il fait trop chaud ici, cherchons les bois ombreux,
Le profond des vallons ou quelque fraîche grotte.
Entrons sous ce rocher, viens tôt que je suçote
Le coral de... -
J'ai cette nuit goûté les plus douces douceurs
Du breuvage des dieux, de la manne prisée,
Du miel, du sucre doux, de la douce rosée,
Que l'aube en larmoyant répand dessus les fleurs.
Sur le point que la nuit retire ses horreurs
Pour faire plate au jour, j'ai ma... -
Sisyphe malheureux, Ixion et Tantale,
Pour leurs fraudes, larcins, et leurs iniquités,
Par le juste vouloir des saintes déités,
Souffrent mille tourments dans la fosse infernale.
L'un portant un rocher toujours monte et dévale,
L'autre a le chef, les pieds et... -
A la merci des vents, des flots, et de l'orage,
Je vogue sur la mer de peine et de douleur,
J'ai pour pilote amour, pour fanal le malheur,
Pour compagnon les pleurs, les regrets et la rage.
Les vents des espoirs vains m'éloignent du rivage,
L'Amour me vend aux... -
À sa Dame
Quand le clair Apollon tire son char des eaux,
Bridant ses grands coursiers sur le rivage more,
Le simulacre alors du noir fils de l'Aurore
Dans le temple thébain rend des sons tout nouveaux.
Mais sitôt que la nuit épand ses noirs nuaux*
Par... -
Sur les feux de la Saint-Jean
L'on ne voit rien que feux, l'air est tout enflammé,
Le ciel est tout rougi, à peine la lumière
Des astres apparaît, l'ombre s'enfuit derrière.
Cette nuit-ci ressemble un beau jour allumé !
Mais hélas ! dedans moi Amour trop...