•      A la montaña he subido, satisfecho el corazón.
    En su amplitud, desde allí, puede verse la ciudad:
    un purgatorio, un infierno, burdel, hospital, prisión.

         Florece como una flor allí toda enormidad.
    Tú ya sabes, ¡oh Satán, patrón de mi alma afligida,
    que yo no subí a verter lágrimas de vanidad.

         Como el viejo libertino busca a la vieja querida,...

  • Pluvioso, irritado contra la ciudad entera,
    De su urna, en grandes oleadas vierte un frío tenebroso
    Sobre los pálidos habitantes del vecino cementerio
    Y la mortandad sobre los arrabales brumosos.

    Mi gato sobre el ladrillo buscando una litera
    Agita sin reposo su cuerpo flaco y sarnoso;
    El alma de un viejo poeta vaga en la gotera
    Con la triste voz de un...

  • Yo tengo más recuerdos que si tuviera mil años.

    Un gran mueble de cajones atiborrado de facturas,
    De versos, de dulces esquelas, de procesos, de romances,
    Con abundantes cabellos enredados en recibos,
    Oculta menos secretos que mi triste cerebro.
    Es una pirámide, una inmensa cueva,
    Que contiene más muertos que la fosa común.
    —Yo soy un cementerio...

  • Yo soy como el rey de un país lluvioso,
    Rico, pero impotente, joven y no obstante antiquísimo,
    Que, de sus preceptores despreciando las reverencias,
    Se hastía con sus perros como con otras bestias.
    Nada puede distraerle, ni caza, ni halcón,
    Ni su pueblo muriendo ante su balcón.
    Del bufón favorito la grotesca balada
    No distrae más la frente de este...

  • Cuando el cielo bajo y pesado como tapadera
    Sobre el espíritu gemebundo presa de prolongados tedios,
    Y del horizonte, abarcando todo el círculo,
    Nos vierte un día negro más triste que las noches;

    Cuando la tierra se cambia en un calabozo húmedo,
    Donde la Esperanza, como un murciélago,
    Se marcha batiendo los muros con su ala tímida
    Y golpeándose la...

  • Tout vit,tout aime ! et moi, triste et seul, je me dresse
    Ainsi qu’un arbre mort sur le ciel du printemps.
    Je ne peux plus aimer, moi qui n’ai que trente ans,
    Et je viens de quitter sans regrets ma maîtresse.

    Je suis comme un malade aux pensers assoupis
    Et qui, plein de l’ennui de sa chambre banale,
    N’a pour distraction stupide et machinale,
    Que de...

  • Dans un vieux square où l’océan
    Du mauvais temps met son séant
    Sur un banc triste aux yeux de pluie
    C’est d'une blonde
    Rosse et gironde
    Que je m’ennuie
    Dans ce cabaret du Néant
    Qu’est notre vie.

    Dans un vieux square où l’océan
    Du mauvais temps met son séant
    Sur un banc triste aux yeux de pluie
    C’est d'...

  •  
    Oh ! combien de mes jours le cercle monotone
    Effare ma pensée et d’ennuis la couronne !
    Que faire de mon âme et de ses saints transports,
    Dans cet air étouffant qui pèse sur la ville,

    Au milieu d’une foule insouciante et vile,
    Où dort l’enthousiasme, où tous les cœurs sont morts !

    Que faire, dites-moi, de ce culte funeste
    Pour tout ce qui...

  • J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.

    Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
    De vers, de billets doux, de procès, de romances,
    Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
    Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
    C'est une pyramide, un immense caveau,
    Qui contient plus de morts que la fosse commune.
    - Je suis un cimetière...

  • Pluviôse, irrité contre la ville entière,
    De son urne à grands flots verse un froid ténébreux
    Aux pâles habitants du voisin cimetière
    Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

    Mon chat sur le carreau cherchant une litière
    Agite sans repos son corps maigre et galeux ;
    L'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière
    Avec la triste voix d'un fantôme frileux...