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    Sous ce petit format commode,
    Un grand problème est agité :
    On y cherche si la beauté
    Peut s’arranger avec la mode.

    Notre art, à tort, répète l’ode
    Que dans sa blanche nudité
    Chanta la jeune antiquité ;
    Il faut qu’au temps on s’accomode.

    Dans nos bals, aujourd’hui, Vénus
    Gonflerait ses charmes connus
    Du mensonge des...

  •     A CLYMÈNE
      

    Mystiques barcarolles,
    Romances sans paroles,
    Chère, puisque tes yeux,
          Couleur des cieux,

    Puisque ta voix, étrange
    Vision qui dérange
    Et trouble l’horizon
          De ma raison,

    Puisque l’arôme insigne
    De ta pâleur de cygne
    Et puisque la candeur
          De ton odeur,

    Ah ! puisque...

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    Un amour malheureux est un bonheur encore.
    (Mme Desbordes Valmore)

     
    Il faut te fuir, séduisante Corinne ;
    Il faut te fuir et ne plus te revoir :
    De tes attraits la puissance divine
    Troubla mon être, et dicta ce devoir.

    J’ai vu tes yeux où la candeur respire,
    Tes traits charmants, ton sourire enchanteur ;...

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    I

    Un siècle était passé depuis l’heure où la France,
    Lasse de prodiguer sous nos cieux la vaillance,
    Cédait notre grand fleuve aux Anglais triomphants.
    Un siècle était passé depuis l’heure fatale
    Où la mère patrie à sa vieille rivale
    Livrait en nos aïeux la fleur de ses enfants.

    Comme sous le soleil et la brise féconde
    La plaie au...

  •         Par un badinage enchanteur,
            Vous aussi, vous m’avez trompée !
        Vous m’avez fait embrasser une erreur :
    Légère comme vous, elle s’est échappée.
        Pour me guérir du mal qu’Amour m’a fait,
    Vous avez abusé de votre esprit aimable ;
            Et je vous trouverais coupable,
    Si je pouvais en vous trouver rien d’imparfait.
    Je l’ai vu...

  •     Oui ! cette plainte échappe à ma douleur :
            Je le sens, vous m’avez perdue.
    Vous avez, malgré moi, disposé de mon cœur,
    Et du vôtre jamais je ne fus entendue.

            Ah ! que vous me faites haïr
    Cette feinte amitié qui coûte tant de larmes !
        Je n’étais point jalouse de vos charmes,
    Cruelle ! de quoi donc vouliez-vous me punir ?...

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    Souviens-toi, Dellius, dans l’épreuve et la peine,
    Dans les félicités que le sort peut offrir,
    De conserver une âme également sereine,
    Car il te faut mourir ;

    Soit que ton cœur, sans trêve ait langui de tristesse,
    Soit que, loin des tracas, tu te sois réjoui,
    Buvant, couché sur l’herbe en des jours de liesse,
    Le Falerne vieilli.

    À l’...

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    Ces âmes que tu rappelles,
    Mon cœur, ne reviennent pas.
    Pourquoi donc s'obstinent-elles,
    Hélas ! à rester là-bas ?

    Dans les sphères éclatantes,
    Dans l'azur et les rayons,
    Sont-elles donc plus contentes
    Qu'avec nous qui les aimions ?

    Nous avions sous les tonnelles
    Une maison près Saint-Leu.
    Comme les fleurs étaient belles !...

  • Vous partez, chers amis ; la bise ride l’onde,
    Un beau reflet ambré dore le front du jour ;
    Comme un sein virginal sous un baiser d’amour,
    La voile sous le vent palpite et se fait ronde.

    Une écume d’argent brode la vague blonde,
    La rive fuit. — Voici Mante et sa double tour,
    Puis cent autres clochers qui filent tour à tour ;
    Puis Rouen la gothique et...

  • Point d’injure ! silence autour du vieillard blême,
    Dernier représentant de l’époque problème.
    Les aînés sont tous morts ; nous qui les comprenons,
    Amis, la haine est là, défendons bien leurs noms.