En deuil d’un moi-le-magnifique
Lançant de front les cent pur-sang
De ses vingt ans tout hennissants,
Je vague, à jamais innocent,
Par les blancs parcs ésotériques
De l’Armide Métaphysique.
Un brave...
Sortilège !
Tu verras.
— Le ciel gras,
Qui s’abrège,
Nous assiège
D’un ramas
De frimas.
Paul, il neige.
Eh bien, Paul,
Vois le sol !
La terrasse
Va changeant
Cette crasse
En argent !
Le souci
Du nuage
Qui voyage
Rit ici !
Ciel noirci,
Blanche plage. —
Neige ! outrage...
Poème couronné par l’Académie des Jeux floraux du Languedoc.
À M l’abbé J.―Eugène Martin.
Nous sommes sur le fier plateau du mont Sainte-Anne.
Devant nous, vers le sud, dans la mer calme et plane
― D’où semble s’élever un suave sanglot ―
Ainsi qu’un colossal et muet cachalot
Émergeant des flots bleus, l’île Bonaventure
Profile...
V
Vous eûtes donc hier un an, ma bien-aimée.
Contente, vous jasez, comme, sous la ramée,
Au fond du nid plus tiède ouvrant de vagues yeux,
Les oiseaux nouveau-nés gazouillent, tout joyeux
De sentir qu'il commence à leur pousser des plumes.
Jeanne, ta bouche est rose ; et dans les gros vo1umes
Dont les images font ta joie,...
Ainsi que le poète, ô sculpteur inspiré,
Vous aimez errer seul au bord du flot qui tonne,
A gravir les sommets dont la hauteur étonne,
A suivre du regard le nuage doré.
De rêves, comme lui, vous êtes enivré.
Vous tenez à vos pieds le nimbe et la couronne,
Et votre main, toujours sévère, ne les donne
Qu’à ceux pour qui l’honneur est un fleuron...
Ton corps est un jardin impérial :
Toutes les fleurs s’y donnent rendez-vous,
Les roses qu’on y rêve et les œillets fous ;
C’est Floréal, Germinal, Prairial.
Sur tes seins blancs, voici les lis éclore,
J’entends tinter des muguets dans ta bouche,
Et dans tes yeux où le faste se couche
S’épanouit une...
David, brûlé de pures flammes,
Dans un chant aux notes divines,
Pour faire soupirer deux âmes
Croise des rimes féminines.
La Volupté ravie embrase
Tout ce cantique des cantiques,
Et jamais si suave extase
Ne charma les odes antiques.
On dirait deux blanches colombes
Que...
Sois medecin, Phoebus, de la Maistresse
Qui tient mon Prince en servage si doux :
Vole à son lict, et luy taste le poux :
Il faut qu’un Dieu guarisse une Deesse.
Mets en effect ton mestier, et ne cesse
De la panser, et luy donner secours,
Ou autrement le regne des amours
Sera perdu, si le mal ne la laisse.
Ne souffre point, qu’une blesme...
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