Le soir quand je m’en vais par la côte marine
Vers l’océan et sa rumeur,
Je serre mes deux mains sur ma creuse poitrine
Pour mieux...
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SUR LES MÔLES DU PORT
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SUR LES QUAIS
Te souvient-il, te souvient-il
De ces longs soirs d’avril
Qui, tantôt clairs et tantôt sombres,
Faisaient mouvoir de vastes ombres,
De plaine en plaine, sur la mer ?
Comme du fond d’un pourpre et lumineux désert
Sortaient de l’horizon marin les beaux navires
Dont on n’apercevait d’... -
Cappiello, mon bon ami,
Ce portrait, dessiné trop vite,
Ne me ressemble qu’à demi,
Bien que le génie y palpite.Vraiment, par le Dieu d’Isaac
Je ne croyais pas, je te jure,
Ressembler autant à Reinach,
Cela lui soit dit sans injure.Je sais bien que tu me diras :
« On ne se connaît pas soi-même ».
Mais, franchement, suis-je aussi... -
Au bord d’un lac doré par l’aube qui s’éveille,
Où l’asphodèle embaume, où jase maint oiseau,
Entre des oliviers dont le front s’ensoleille,
Sous un abri de toile ombreux comme un berceau,
La Vierge mère est là qui tourne son fuseau,
Au bord d’un lac doré par l’aube qui s’éveille.À sa gauche, tout près, son enfant gracieux,
— Sur lequel de la... -
Une vie âpre et sourdement myriadaire
S’y concentre en assauts et s’y disperse en bonds ;
Mille insectes furtifs, grouillants et solitaires,
Sous la mousse dorée v taraudent les troncs.Carabes bleus, charançons roux, mouches velues,
Et les prestes fourmis et les lents limaçons,
Ailes, pattes, corselets,...
Tango sévère et triste.Tango de menace.
Tango où chaque note tombe lourde, et comme à regret, sous la main bien plutôt faîte pour serrer le manche d’un couteau.
Tango tragique, dont la mélodie joue sur un thème de combat.
Rythme lent, harmonie compliquée de contre-temps hostiles.
Danse qui met un vertige d’exaltation virile dans les esprits troublés...
…Or, j’avais une tante… oh ! mais, pas une tante…
Vous savez bien… non, non… Une femme épatante,
Dont vous avez ici, devant vous, le neveu.
Elle était très austère et n’allait que fort peu
Au théâtre, que moi je goûte sans partage —
Jusques au jour qu’elle y fréquenta davantage.Mais, passons…
De Marseille, moi ? de Marseille ?
Tu veux que j’en sois, c’est trop fort !
M’entends-tu dire qu’il « soleille » ?
Je ne suis pas né dans le Nord,Je dois en convenir sans honte ;
Mais on peut venir du Midi,
En chair, en os, et même… en fonte,
Sans sortir de Lonchamps, pardi !Si j’en étais, m’en cacherais-je ?
Au contraire, j’en serais...L’âme du Téméraire était une forêt
Pleine d’arbres géants et de fourrés secrets
Où se croisaient de grands chemins tracés sans règles ;
Mais par dessus volaient, jusqu’au soleil, les aigles.L’impatience éperonnait sa volonté ;
Il fermentait d’orgueil et d’intrépidité.
Le monde, il l’eût voulu tailler, à coups de glaive,
D’après l’image en or que lui...LE TÉMÉRAIRE
IL’âme du Téméraire était une forêtPleine d’arbres géants et de fourrés secrets
Où se croisaient de grands chemins tracés...