• « Ange de poésie, ô vierge blanche et blonde,
    Tu me veux donc quitter et courir par le monde ?
    Toi qui, voyant passer du seuil de la maison
    Les nuages du soir sur le rouge horizon,
    Contente d’admirer leurs beaux reflets de cuivre,
    Ne t’es jamais surprise à les désirer suivre ;
    Toi, même au ciel d’été, par le jour le plus bleu,
    Frileuse Cendrillon,...

  • Alerte ! alerte !
    Les bois, les champs
    Sont pleins de chants
    Et d’herbe verte.

    Le gai Printemps
    Arrive. Il pose

    Son pied de rose
    Sur les autans.

    Un doux mystère
    Va s’accomplir,
    Et tôt remplir
    Toute la terre.

    Muse, debout !
    Allons, Lolotte,
    Voyons, ma...

  • Jean de Gonfaron, pris par des corsaires,
    Dans les janissaires
    Sept ans a servi.
    Il faut chez les Turcs avoir la peau dure,
    ...

  •  

    Fiers sur nos chevaux, tribu souveraine
    Poussons devant nous les troupeaux bêlants,
    Les bœufs mugissants. Que chacun emmène,
    Enlacée à lui de ses beaux bras blancs,
    L’amoureuse. Car la halte est prochaine.

    Partis du pays des hauts pics neigeux,
    Des vallons mouillés par les sources vives,
    Nous en emportons les rires, les jeux,
    Les frais...

  •  
    Me voilà, je suis un éphèbe,
    Mes seize ans sont d'azur baignés ;
    Guerre, déesse de l'érèbe,
    Sombre guerre aux cris indignés,

    Je viens à toi, la nuit est noire !
    Puisque Xercès est le plus fort,
    Prends-moi pour la lutte et la gloire
    Et pour la tombe ; mais d'abord

    Toi dont le glaive est le ministre,
    Toi que l'éclair suit dans les...

  •  
    Nos soupirs s’en vont dans la tombe
    Comme des souffles dans la nuit,
    Et nos plaintes sont un vain bruit
    Comme celles de la colombe.

    Tout prend son vol et tout retombe,
    Tout s’enracine et tout s’enfuit !
    Nos soupirs s’en vont dans la tombe
    Comme des souffles dans la nuit.

    C’est toujours la mort qui surplombe
    Le nouvel amour qui...

  • En partant du golfe d’Otrante,
    Nous étions trente ;
    Mais, en arrivant à Cadiz,
    Nous étions dix.

    Tom Robin, matelot de Douvre,
    Au Phare nous abandonna
    Pour aller voir si l’on découvre...

  • Réveillez-vous, arbres des bois !
    Tressaillez toutes à la fois,
    Forêts profondes !
    Et, loin des rayons embrasés,
    À la fraîcheur de nos baisers
    Livrez vos ondes !

    Aimez-nous !
    Chantez tous,
    Pins et houx,
    Fougères !
    Nous passons,
    Nous glissons,
    Nous valsons,
    Légères !

    Oh ! comme, avec un bruit joyeux,
    ...

  • Adieu, pays des lauriers roses,
    Où dans les fleurs écloses.
    Chantent les colibris.
    Sous le chaume, au toit des tourelles
    Nous revenons fidèles
    Chercher nos vieux abris.

    Nous les hirondelles frileuses
    Nous avons traversé les mers
    Et des cités tumultueuses
    Nous revenons peupler les airs.
    Notre aile noire fuit le givre.
    Notre...

  •  
    Nous sommes les Ingénues
    Aux bandeaux plats, à l’œil bleu,
    Qui vivons, presque inconnues,
    Dans les romans qu’on lit peu.

    Nous allons entrelacées,
    Et le jour n’est pas plus pur
    Que le fond de nos pensées,
    Et nos rêves sont d’azur ;

    Et nous courons par les prés
    Et rions et babillons
    Des aubes jusqu’aux vesprées,
    Et...