• J’aime dans le temps Clara d’Ellébeuse,
    l’écolière des anciens pensionnats,
    qui allait, les soirs chauds, sous les tilleuls
    lire les magazines d'autrefois.

    Je n’aime qu’elle, et je sens sur mon cœur
    la lumière bleue de sa gorge blanche.
    Où est-elle ? Où était donc ce bonheur ?
    Dans sa chambre claire il entrait des branches.

    Elle n’est...

  • I’ay esté par vn long temps
    Deceue de l’esperance :
    Et si encor point n’attens
    D’elle plus grand’asseurance,
    Que celle là, que ma foy
    Me peult promettre de soy.

    Ie voy les vns fort contents,
    Les autres pleins de souffrance :
    De ceulx là les rys i’entens,
    De ceulx cy la douleance :
    Ces passions i’apperçoy
    Regner toutes deux en...

  • Lanquan lo temps renovelha
    e par la flors albespina,
    ai talant d'un chant novelh
    qu'ieu sai cum lo chans refri
    (...)
    (...) ;
    doussament per miey la bruelha
    lo rossinhol s'esbaudeya.

    E quand lo bosc reverdeya,
    nays fresca e vertz la fuelha,
    adoncas ieu reverdey
    de joy e florisc cum suelh,
    ab lo dous chan del mati
    ...

  •  
    Quand le temps sur nos fronts efface par degré
    L'enfance et les reflets de cet âge doré,
    Arrive la jeunesse avec toute sa sève ;
    Et par un jet nouveau le corps monte et s'élève,
    Et toujours monte ainsi, jusques à son été,
    Au faîte radieux de sa virilité.
    Et la pensée aussi va croissant d'âge en âge ;
    Mais un regret la suit à travers son voyage...

  • Quelle soie aux baumes de temps
    Où la Chimère s’exténue
    Vaut la torse et native nue
    Que, hors de ton miroir, tu tends !

    Les trous de drapeaux méditants
    S’exaltent dans notre avenue :
    Moi, j’ai ta chevelure nue
    Pour enfouir mes yeux contents.

    Non ! La bouche ne sera sûre
    De rien goûter à sa morsure,
    S’il ne fait, ton princier amant...

  • Quelle soie aux baumes de temps
    Où la Chimère s’exténue
    Vaut la torse et native nue
    Que, hors de ton miroir, tu tends !

    Les trous de drapeaux méditants
    S’exaltent dans notre avenue :
    Moi, j’ai ta chevelure nue
    Pour enfouir mes yeux contents.

    Non ! La bouche ne sera sûre
    De rien goûter à sa morsure,
    S’il ne fait, ton princier amant...

  • Les nuits, les jours,

    Toujours,
    Avec des gestes lents, avec de lentes gloses,
    Autour des foyers clairs ou des âtres moroses,
    Invariablement,

    Tous ils en causent.

    Le temps,

    Le temps trompeur est, à leurs yeux,
    Celui qui guide et tient la main de Dieu...

  •  
    *

    Les dieux ont dit entre eux : — Nous sommes la matière,
    Les dieux. Nous habitons l'insondable frontière
    Au delà de laquelle il n'est rien ; nous tenons
    L'univers par le mal qui règne sous nos noms,
    Par la guerre, euménide éparse, par l'orgie
    Chantante, dans la...

  •  
    Si peu d’œuvres pour tant de fatigue et d’ennui !
    De stériles soucis notre journée est pleine :
    Leur meute sans pitié nous chasse à perdre haleine,
    Nous pousse, nous dévore, et l’heure utile a fui…

    « Demain ! J’irai demain voir ce pauvre chez lui,
    « Demain je reprendrai ce livre ouvert à peine,
    « Demain je te dirai, mon âme, où je te mène,
    « ...

  • Quelle soie aux baumes de temps
    Où la Chimère s’exténue
    Vaut la torse et native nue
    Que, hors de ton miroir, tu tends !

    Les trous de drapeaux méditants
    S’exaltent dans notre avenue :
    Moi, j’ai ta chevelure nue
    Pour enfouir mes yeux contents.

    Non ! la bouche ne sera sûre
    De rien goûter à sa morsure
    S’il ne fait, ton princier amant...