Viens vivre avec moi, viens sois mes amours,
Et nous goûterons plaisirs tous les jours,
Que peuvent donner bosquets ou vallées
Ou monts escarpés, ou bois ou feuillées;

Nous nous assiérons au pic des rochers,
Et lors nous verrons de loin les bergers,
À leurs...

Archimede abusé pendant que tu t’abuse
A peindre sur la poudre, & d’un baston d’airain
Tracer un cercle rond, l’exercite Romain
Surprent, sans y penser, ta chere Syracuse.

Homme mal advisé, pendant que tu t’amuse
A mille fols pensers, le trespas incertain...

Arrivant au logis pour un petit quart d’heure
Que le passant y doit seulement sejourner,
Il ne s’adonne point à rompre et retourner,
Demolir ou bastir le lieu de sa demeure;

Estranger vagabond sur la terre peu seure,
Ne travailles point tant à briguer et vener...

L’Orne comme autrefois nous reverrait encore
Ravis de ces pensers que le vulgaire ignore,
Égarer à l’écart nos pas et nos discours ;
Et couchés sur les fleurs, comme étoiles semées,
Rendre en si doux ébat les heures consumées,
      Que les soleils nous seraient...

Beaulté mortelle icy en vain souspire,
Puis que la Mort le corps soubdain ravit.
Mais Vertu vive, & qui jamais n’empire,
Comme l’Esprit au Ciel, en Terre vit.

Si grand Esprit se sentant a malaise
D’estre en son corps estroictement enclos,
Comme un gros...

Beaux et grands bâtiments d’éternelle structure,
Superbes de matière, et d’ouvrages divers,
Où le plus digne roi qui soit en l’univers
Aux miracles de l’art fait céder la nature :

Beau parc et beaux jardins qui, dans votre clôture,
Avez toujours des fleurs et des...

Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m’as l’âme ravie
D’un sourire gracieux,
Viens tôt me secourir
Ou me faudra mourir.(bis)

Pourquoi fuis tu mignarde
Si je suis prés de toi,
Quand tes yeux je regarde
Je me perds dedans moi...

La calme meinte-fois fort longuement arreste
Les matelots en mer, au contraire le vent
Halenant à souhait les ameine souvent
Au port avant le tems libre de la tempeste.

Ainsi la vie humaine à la haste nous jette
Au lieu où peu à peu nous allions arrivant,
...

Ce doux hiver qui égale ses jours 
À un printemps, tant il est aimable,  
Bien qu’il soit beau, ne m’est pas agréable,  
J’en crains la queue, et le succès toujours.

J’ai bien appris que les chaudes amours,  
Qui au premier vous servent une table 
Pleine de...

Ce grand renom de ton meslé sçavoir
Demonstre bien, que tu es l’excellence
De toute grace exquise pour avoir
Tous dons des Cieulx en pleine jouyssance.

Peu de sçavoir, que tu fais grand nuysance
A mon esprit, qui n’à la promptitude
De mercier les Cieulx pour...