La calme meinte-fois fort longuement arreste
Les matelots en mer, au contraire le vent
Halenant à souhait les ameine souvent
Au port avant le tems libre de la tempeste.
Ainsi la vie humaine à la haste nous jette
Au lieu où peu à peu nous allions arrivant,
Quelquefois plus long tems elle nous va suivant
Et sur un long chemin nous tourmente et nous guette.
Si faut-il une fois pour vivre en liberté
Dans le port de la mort arriver en seurté,
Où quiconque surgit au plus vert de son age
Ne doit non plus gemir que les sages nochers
Qui parmy les hasards des flots et des rochers
Ont tost parachevé le cour de leur voyage.