Son chat, son chien, son porc, sa vache et quelques poules ;
Dites, le maigre bien du métayer flamand !
Si, le dimanche, au soir tombant, sa tête est saoule,
Les autres jours, toujours, il peine obstinément.
D’un cœur dont rien ne lasse et l’espoir et l’attente
Il casse ou moud le temps qui ne l’enrichit pas.
L’été, dans la campagne, avec sa bêche ardente ;
Dans la grange, l’hiver, avec sa meule à bras.
Et tout au long des mois, courbée aux mêmes tâches,
Sa femme a soin et de l’étable et des fumiers ;
Chaque dimanche au soir elle amène leur vache
Brouter, pour la distraire, autour des vieux pommiers.
Horloge à poids de plomb, de ton tic-lac dans l’ombre
Tu dérobes aux deux vieillards l’instant qui fuit ;
El dans leur vie étroite et dans leur maison sombre
C’est toi, avec ton pouls, qui fais le plus de bruit.
Le travail monotone use leur existence
Comme leur pas, toujours le même, use leur seuil ;
Ils s’en iront, un jour, sans nulle résistance,
De leur besogne au lit et du lit au cercueil.