Entends comme brame
près des acacias
en avril la rame
viride du pois !
Dans sa vapeur nette,
vers Phoebé ! tu vois
s'agiter la tête
de saints d'autrefois...
Loin des claires meules
des caps, des beaux toits,
ces chers Anciens veulent
ce philtre sournois...
Or ni fériale
ni astrale ! n'est
la brume qu'exhale...
-
-
Mais si mon foible corps (qui comme l'eau s'escoule)
Et s'affermit encor plus longtemps qu'un plus fort)
S'avance à tous moments vers le sueil de la mort,
Et que mal dessus mal dans le tombeau me roule,
Pourquoy tiendray-je roide à ce vent qui saboule
Le Sablon de mes jours d'un invincible effort ?
Faut-il pas resveiller cette Ame qui s'endort,
De... -
Si j'avais comme vous, mignardes colombelles,
Des plumages si beaux sur mon corps attachés,
On aurait beau tenir mes esprits empêchés
De l'indomptable fer de cent chaînes nouvelles,
Sur les ailes du vent je guiderais mes ailes,
J'irais jusqu'au séjour où mes biens sont cachés,
Ainsi, voyant de moi ces ennuis arrachés,
Je ne sentirais plus ces absences... -
Je voudrais être ainsi comme un Penthée,
Nouveau toureau pour me voir déchiré
De la dent croche et de l'ongle acérée
D'une panthère à la peau tachetée.
Je voudrais voir Diane une nuitée
Baigner à nu, pour être dévoré
Comme Actéon ; le trépas assuré
Aurait bientôt ma douteur limitée.
Non, non, pourtant je ne voudrais meugler,
Mais... -
Comme Flore tapissoit
Un jour Amour l'aperçoit,
Il lui fit la connaissance,
Ce petit nain qui m'occit,
Puis auprès d'elle il s'assit
Pour deviser à plaisance.
Le dé de Flore tomba,
Amour l'échine courba
Pour le ramasser bien vite.
J'étais là les regardant...
Ma maîtresse cependant
A le rendre ainsi l'invite :
"... -
Comme le jour depend du soleil qui l'enflame,
Les fleuves de la mer, de son tige la fleur,
L'intellect de l'esprit, du baume son odeur,
L'humidité de l'eau, la chaleur de la flame ;
Ainsi de l'estre humain, la non mortelle trame
Depend, et beaucoup mieux du grand Tout son autheur,
Il est de nos esprits l'esprit et le moteur,
Vie de nostre vie, et... -
Le crépuscule est triste et doux comme un adieu.
A l'orient déjà, dans le ciel sombre et bleu
Où lentement la nuit qui monte étend ses voiles,
De timides clartés, vagues espoirs d'étoiles,
Contemplent l'occident clair encore, y cherchant
Le rose souvenir d'un beau soleil couchant.
Le vent du soir se tait. Nulle feuille ne tremble,
Même dans le frisson... -
Comme à ce roi laconien
Près de sa dernière heure,
D'une source à l'ombre, et qui pleure,
Fauste, il me souvient ;
De la nymphe limpide et noire
Qui frémissait tout bas
- Avec mon coeur - quand tu courbas
Tes hanches, pour y boire. -
Comme les dieux gavant leur panse,
Les Prétendants aussi.
Télémaque en est tout ranci :
Il pense à la dépense.
Neptune soupe à Djibouti,
(Près de la mer salée).
Pénélope s'est en allée.
Tout le monde est parti.
Un poète, que nuls n'écoutent,
Chante Hélène et les Oeufs.
Le chien du logis se fait vieux :
Ces gens-là le dégoûtent... -
Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies,
Toi, coeur saignant d'hier qui flambes aujourd'hui,
C'est vrai pourtant que c'est fini, que tout a fui
De nos sens, aussi bien les ombres que les proies.
Vieux bonheurs, vieux malheurs, comme une file d'oies
Sur la route en poussière où tous les pieds ont lui,
Bon voyage ! Et le Rire, et, plus...