• L’Orne comme autrefois nous reverrait encore
    Ravis de ces pensers que le vulgaire ignore,
    Égarer à l’écart nos pas et nos discours ;
    Et couchés sur les fleurs, comme étoiles semées,
    Rendre en si doux ébat les heures consumées,
          Que les soleils nous seraient courts.

    Mais, ô loi rigoureuse à la race des hommes !
    C’est un point arrêté que tout ce...

  •  
    Crois moi, jeune Thaïs, la mort n’est point à craindre ;
    Sa faulx se brisera sur l’autel des amours.
    Vas ; nous brûlons d’un feu qu’elle ne peut éteindre.
    Est-ce mourir, dis moi, que de s’aimer toujours ;
    Nos ames survivront au terme de nos jours ;
    Pour s’élancer vers lui par des routes nouvelles,
    Le dieu qui les forma leur prêtera des aîles.
    ...

  •  
    Trouant de tes rayons sans nombre
    Le feuillage léger,
    Soleil,...

  •  
    Ô mains d’ambre rosé, mains de plume et d’ouate
    Où tremble autant d’esprit que sur la lèvre moite,
    Et de rêve que dans l’œil bleu !
    Ô mignonnettes mains, menottes à fossettes
    Qui servent à l’amour de petites pincettes
    ...

  • Ombres qui dans l'horreur de vos nuits éternelles
    Gémissez sans repos vos fautes criminelles,
    Quittez pour un petit vos manoirs gémissants,
    Et venez assurer qu'en sa peine fatale
    L'Enfer n'a point de peine à mes peines égale,
    Ni point de feux aussi comme ceux que je sens.

    Toi qui brûles de soif dans les ondes fuitives,
    La douleur ne tient point tes...

  • Sous les ombres du bois, au bord d'une fontaine,
    Passant et ma tristesse et la chaleur des jours,
    Je trouvai la beauté cause de mes amours
    Qui me fit dans le coeur une plaie inhumaine.

    Par ce prompt accident, je vois ma mort prochaine,
    Je vois ma mort prochaine, éloigné de secours,
    D'autant que les rochers et les arbres sont sourds,
    Et que rien ne...

  • Trouant de tes rayons sans nombre
    Le feuillage léger,
    Soleil,
    Tu promènes, comme un berger,
    Le tranquille troupeau des ombres
    Dans les jardins et les vergers.

    Dès le matin, par bandes,
    Sitôt que le ciel est vermeil,
    Elles s'étendent
    Des enclos recueillis et des humbles maisons.
    Leur masse lente et mobile
    Ornent les toits de...

  • Pâles esprits, et vous ombres poudreuses,
    Qui jouissant de la clarté du jour
    Fîtes sortir cet orgueilleux séjour,
    Dont nous voyons les reliques cendreuses :

    Dites, esprits (ainsi les ténébreuses
    Rives de Styx non passable au retour,
    Vous enlaçant d'un trois fois triple tout,
    N'enferment point vos images ombreuses),

    Dites-moi donc (car quelqu'...