L’heure charmante, au vol rapide, au souffle pur,
Le crépuscule ouvrait ses ailes dans l’azur.
L’astre était descendu derrière la montagne,
Et du grand cap Bernard l’ombre sur la campagne
S’allongeait. Dans la rade, à la crête des flots
Le soleil éteignait l’or de ses javelots ;
Et les barques au loin, dans le couchant en flammes,
Comme des...
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L'astre de la nuit s'avance
Dans l'azur pâle des cieux,
Voici l'instant du silence
Dans les bois mystérieux.La brise du soir effeuille
La fleur éclose au matin,
A mes pieds glisse la feuille
Qu'emporte un souffle incertain.Au bruit de l'eau sous l'ombrage
Dont la voix chante en coulant,
Au murmure du feuillage
Qu'... -
J’ai dans mon cœur un oiseau bleu,
Une charmante créature,
Si mignonne que sa ceinture
N’a pas l’épaisseur d’un cheveuIl lui faut du sang pour pâture.
Bien longtemps, je me fis un jeu
De lui donner sa nourriture :
Les petits oiseaux mangent peu.Mais, sans en rien laisser paraître,
Dans mon cœur il a fait, le traître,
Un... -
Depuis de si longs jours prisonnier, tu t’ennuies,
Pauvre oiseau, de ne voir qu’intarissables pluies
De filets gris rayant un ciel noir et brumeux,
Que toits aigus baignés de nuages fumeux.
Aux gémissements sourds du vent d’hiver qui passe
Promenant la tourmente au milieu de l’espace,
Tu n’oses plus chanter ; mais vienne le printemps
Avec son soleil d... -
Enfant, vous avez pris un oiseau dans un champ,
Et vous voilà joyeux, et vous criez victoire !
Et le pauvre petit, dans une cage noire,
Se plaint, et vous prenez sa plainte pour un chant.
Il va vous amuser ainsi jusqu’à demain
Et pour ce court plaisir, vous lui coupez les ailes,
Tout en l’emprisonnant entre ces barreaux frêles,
Pour qu’... -
Les beaux soleils morts vont renaître,
Et voici déjà mille oiseaux
Pendant leur nid à la fenêtre,
Peuplant les bois, rasant les eaux.
Tous les matins un doux bruit d’ailes
Me réveille, et j’espère… hélas !
À mes carreaux, noirs d’hirondelles,
L’oiseau que j’attends ne vient pas.L’ambition me fut connue,
Quand je vis l’aigle au large vol... -
Tout seul au plus profond d’un bois,
Dans un fouillis de ronce et d’herbe,
Se dresse, oublié, mais superbe,
Un grand vase du temps des rois.Beau de matière et pur de ligne,
Il a pour anses deux béliers
Qu’un troupeau d’amours familiers
Enlace d’une souple vigne.À ses bords, autrefois tout blancs,
La mousse noire append son givre... -
Mais lors voici qu'un oiseau chante,
Dans une pauvre cage en bois,
Mais lors voici qu'un oiseau chante
Sur une ville et tous ses toits,
Et qu'il dit qu'on le voit le monde
Et sur la mer la pluie tomber,
Et des voiles s'en aller rondes,
Sur l'eau si loin qu'on peut aller.
Puis voix dans l'air plus haut montée,
Alors voici que l'... -
Chaque jour un oiseau rencontre ce garçon
Aux yeux baissés, qui se promène sous les arbres,
Vers la nuit, qui n'est pas plus gai que de raison
Ni triste, - mais l'oiseau l'écoute qui se parle :
Il ne regarde pas les hommes dans la rue,
Leurs yeux pâles (dit-il) ni les bêtes du soir,
Ni cet ange, ni cette femme de chair pure
Dont le visage aime à... -
Ouvre ton aile au vent, mon beau ramier sauvage,
Laisse à mes doigts brisés ton anneau d'esclavage !
Tu n'as que trop pleuré ton élément, l'amour ;
Sois heureux comme lui : sauve-toi sans retour !
Que tu montes la nue, ou que tu rases l'onde,
Souviens-toi de l'esclave en traversant le monde :
L'esclave t'affranchit pour te rendre à l'amour ;
Quitte-moi...