A Pauline Ménou
Dans la nuit noire, recourbée en nef d'église,
S'inscrivent, par instants, des pâleurs de vitraux
Qu'une clarté de lune intermittente irise :
Un vent religieux frissonne sur les eaux.
Au large de l'Ar-Men solitaire, agonise
L'âme, lente à sombrer, des soirs occidentaux.
Un deuil plane sur les maisons de pierre grise ;
Les...
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Une rose lueur s'épand par les nuées ;
L'horizon se dentelle, à l'Est, d'un vif éclair ;
Et le collier nocturne, en perles dénouées,
S'égrène et tombe dans la mer.
Toute une part du ciel se vêt de molles flammes
Qu'il agrafe à son faîte étincelant et bleu.
Un pan traîne et rougit l'émeraude des lames
D'une pluie aux gouttes de feu.
Des... -
Déjà le ciel prenait sa cape noire,
Le blond Soleil sommeillait sous les eaux,
Quand mon esprit au fort de ses travaux,
Songeant, brûlant, pressait ton corps d'ivoire.
Mais le pauvret, ruiné pour le croire,
Vit tout soudain au lever des chevaux,
Qui du clair Pô renomment les ruisseaux,
Réduire en vent son plaisir et sa gloire.
Ce n'est... -
Déjà Phoebus delà l'Espagne noire
Avait plongé son char cloué de feux,
Lorsque Morphée épandit sur mes yeux
Ces jus sacrés qui ôtent la mémoire.
Un grand tombeau tout de marbre et d'ivoire
M'apparaissait, sur lequel en tous lieux
Était écrit : " Hélène aux beaux cheveux
Repose ici pour vouloir trop de gloire. "
Dieux, qu'est cela ? ce dis-je... -
Je ne nourris dans moi qu'une humeur noire
Chagrin, fâcheux, mélancolic, hagard,
Grogneux, dépit, présomptueux, langard,
Je fais l'amour au bon vin et au boire.
De mon esprit toutefois je fais gloire,
Pour le penser être frisque et gaillard,
Et ne tenir nullement du vieillard,
Mais nul que moi ne le se fait accroire.
Pour trop me plaire, à chacun... -
Ô les tendres propos et les charmantes choses
Que me disait Aline en la saison des roses !
Doux zéphyrs qui passiez alors dans ces beaux lieux.
N'en rapportiez-vous rien à l'oreille des dieux ?
SEGRAIS.
Vois, cette branche est rude, elle est noire, et la nue
Verse la pluie à flots sur son écorce nue ;
Mais attends que l'hiver s'en... -
C'est la nuit ; la nuit noire, assoupie et profonde.
L'ombre immense élargit ses ailes sur le monde.
Dans vos joyeux palais gardés par le canon,
Dans vos lits de velours, de damas, de linon,
Sous vos chauds couvre-pieds de martres zibelines,
Sous le nuage blanc des molles mousselines,
Derrière vos rideaux qui cachent sous leurs plis
Toutes les voluptés...