Tu pousses trop loin l’amitié,
abbé, quand tu prends ma défense ;
le vil objet de ta vengeance
sous ta verge me fait pitié.
Il ne faut point tant de courage
pour se battre contre un poltron,
ni pour écraser un Fréron,
dont le nom seul est un outrage.
Un passant donne au polisson
un coup de fouet sur le visage :
ce n’est que de cette...
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Jeune et charmant objet à qui pour son partage
le ciel a prodigué les trésors les plus doux,
les grâces, la beauté, l’esprit et le veuvage,
jouissez du rare avantage
d’être sans préjugés ainsi que sans époux !
Libre de ce double esclavage,
joignez à tous ces dons celui d’en faire usage ;
faites de votre lit le trône de l’amour ;
qu’il ramène les... -
Savez-vous, gentille douairière,
ce que dans Sully l’on faisait
lorsqu’éole vous conduisait
d’une si terrible manière ?
Le malin Périgny riait,
et pour vous déjà préparait
une épitaphe familière,
disant qu’on vous repêcherait
incessamment dans la rivière,
et qu’alors il observerait
ce que votre humeur un peu fière
sans ce hasard... -
votre amusement lyrique
m’a paru du meilleur ton.
Si Linus fit la musique,
les vers sont d’Anacréon.
L’Anacréon de la Grèce
vaut-il celui de Paris ?
Il chanta la double ivresse
de Silène et de Cypris ;
mais fit-il avec sagesse
l’histoire de son pays ?
Après des travaux austères,
dans vos doux délassements
vous célébrez les... -
Belle Daphné, peintre de la nature,
vous l’imitez, et vous l’embellissez.
La voix, l’esprit, la grâce, la figure,
le sentiment, n’est point encore assez ;
vous nous rendez ces prodiges d’Athène
que le génie étalait sur la scène.
Quand dans les arts de l’esprit et du goût
on est sublime, on est égal à tout.
Que dis-je ? On règne, et d’un peuple... -
Qu’il est doux d’employer le déclin de son âge
comme le grand Virgile occupa son printemps !
Du beau lac de Mantoue il aimait le rivage ;
il cultivait la terre, et chantait ses présents.
Mais bientôt, ennuyé des plaisirs du village,
d’Alexis et d’Aminte il quitta le séjour,
et, malgré Maevius, il parut à la cour.
C’est la cour qu’on doit fuir, c’est... -
S’il est au monde une beauté
qui de Corneille ait hérité,
vous possédez cet apanage.
L’enfant dont je me suis chargé
n’a point l’art des vers en partage ;
vous l’avez : c’est un avantage
qui m’a quelquefois affligé,
et que doit fuir tout homme sage.
Ce dangereux et beau talent
est pour vous un simple ornement,
un pompon de plus à... -
Illustre protecteur des perdrix de Mont-Rouge,
des faucons, des auteurs, et surtout des catins ;
vous dont l’auguste sceptre au cuir blanc, au bout rouge,
est l’effroi des cocus et l’amour des putains,
vous daignez vous servir de votre aimable plume
pour dire à la postérité
que vous avez aimé certain suisse effronté,
très-indiscret auteur de plus d’un... -
Le sublime en tout genre est le don le plus rare ;
c’est là le vrai phénix ; et, sagement avare,
la nature a prévu qu’en nos faibles esprits
le beau, s’il est commun, doit perdre de son prix.
La médiocrité couvre la terre entière ;
les mortels ont à peine une faible lumière,
quelques vertus sans force, et des talents bornés.
S’il est quelques esprits... -
Intrépide soldat, vrai chevalier, grand homme,
bon roi, fidèle ami, tendre et loyal amant,
toi que l’Europe a plaint d’avoir fléchi sous Rome,
sans qu’on osât blâmer ce triste abaissement,
Henri, tous les français adorent ta mémoire :
ton nom devient plus cher et plus grand chaque jour ;
et peut-être autrefois quand j’ai chanté ta gloire
je n’ai point...