Oh ! votre œil est timide et votre front est doux.
Mais quoique, par pudeur ou par pitié pour nous,
Vous teniez secrète votre âme,
Quand du souffle d’en haut votre cœur est touché,
Votre cœur, comme un feu sous la cendre caché,
...
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Ton baiser, aimable Marie,
Est bien parvenu jusqu'à moi,
Comme une colombe chérie
Qui palpite d'un doux émoi.Charmant messager de tendresse,
Timide, il tremblait de frayeur ;
J'ai senti sa chaude caresse
Passer de ma lèvre à mon cœur....Quelle peur le troublait en route
Quand il s'est mis à voyager !
Ah ! c'est qu'il redoutait... -
Et Marie lit un évangile
avec ses deux mains sur son cœur,
et Marie lit un évangile
dans la prairie qui chante-fleure,et l’herbe, et toutes les couleurs
des fleurs autour épanouies
lui disent la joie de leur vie
avec des mots tout en douceur.Or les anges dans les nuées
et... -
Te souvient-il, ma sœur, du rempart solitaire
Où nous cherchions, enfants, de l’ombrage et des fleurs ?
Et de cette autre enfant qui passait sur la terre,
Pour sourire à nos jeux, pour y charmer nos pleurs ?
Son dixième printemps la couronnait de roses :
Marie était son nom, Rose y fut ajouté.
Pourquoi ces tendres fleurs, dans leur avril écloses,
... -
Marie a dix-huit ans du mois de Février.
Son linge est dans l’armoire, on peut la marier,
Avant l’août, si l’on veut. C’est un beau brin de fille,
Un peu haute à la main, brune. C’est de famille.Ses gens vont devant eux au sentier de l’honneur
Sans un nuage au front, sans un brouillard au cœur.
Leurs ancêtres, rompus à la besogne austère,... -
Adieu, plaisant pays de France,
O ma patrie
La plus chérie,
Qui a nourri ma jeune enfance.
Adieu ! France ! adieu, mes beaux jours !
La nef qui déjoint nos amours
N’a cy de moi que la moitié ;
Une part te reste, elle est tienne ;
Je la fie à ton amitié
Pour que de l’autre il te souvienne.
MARIE STUART....
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I
Madeleine était blonde
Comme un champ de froment
Et jamais rien au monde
Ne fut aussi charmant.Madeleine était fraîche
Comme une rose en pleurs
Et d’une belle pêche
Elle avait les couleurs.Avec son auréole
...
De longs cheveux dorés,
Madeleine était folle
Comme l’herbe des prés. -
Vierge, pleine de grâce, entre toutes bénie,
Egide de la foi, bouclier du génie ;
Toi par qui sur la terre arrivent tous les dons,
L’intarissable flot des célestes pardons ;
Vierge, type idéal de la femme angélique,
Objet immaculé d’un culte hyperdulique,
Lys royal qu’on vit naître à l’ombre du saint-lieu,
Marie, Eve sauveur, fille et mère de... -
Certes, chacun le sait, la froide indifférence,
De son souffle glacé flétrit tout aujourd’hui ;
Le cœur reste insensible à la peine d’autrui ;
Et ce siècle d’essais, de lutte et de souffrance,
N’a de tant de travaux encor gardé pour lui
Qu’un doute amer, enfant de son expérience.Tous les jours désormais, du triste front humain,
Se détache un... -
Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie,
Et qui m'avez aussi quitté,
Comme souriait à la vie
Un dimanche d'après-dîné,
Alors qu'avril, lumière luie,
Telle d'un adventice été,
Et lilas branches refleuries
Chantaient dans l'air printemps qui naît,
Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie,
Et qui m'avez alors quitté.
Ma Soeur Marie, Ma...