• À Luigi Gualdo.

    J’étais assis devant la mer sur le galet.
    Sous un ciel clair, les flots d’un azur violet,
    Après s’être gonflés en accourant du large,
    Comme un homme accablé d’un fardeau s’en décharge,
    Se brisaient devant moi, rhythmés et successifs.
    J’observais ces paquets de mer lourds et massifs
    Qui marquaient d’...

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    Lorsque Sennachérib eut vaincu la Chaldée
    Et que sa gloire y fut solidement fondée,
    Il emmena captif tout le peuple. Aux plus vieux
    L’on coupa les deux mains et l’on creva les yeux ;
    Le reste lui bâtit des palais dans Ninive.

    Or, un jour qu’il passait à cheval sur la rive
    Du Tigre, en habit d’or de perles constellé,
    Il vit un grand vieillard,...

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    RIEN n’est meilleur que d’agir à sa guise,
    Et le vrai sage est Horace à Tibur.
    Ne craignez pas qu’en snob je me déguise ;
    Je fuis le monde et ne compte que sur
    Les tout petits plaisirs dont je suis sûr.
    Dans ma pensée, un rêve de féerie,
    Du tabac frais, beaucoup de flânerie,
    Cela sera toujours dans mes moyens.
    Je ne veux...

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    Après ces cinq longs mois que j’ai passés loin d’elle,
    J’interroge mon cœur ; il est resté fidèle.

    En Mai, dans la jeunesse exquise du printemps,
    J’ai souffert en songeant à ses beaux dix-sept ans.

    Quand la nature, en Juin, de roses était pleine,
    J’ai souffert en songeant à sa suave haleine.

    En Juillet, quand la nuit peuplait d’astres les cieux,...

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    QUE s’éteignent les gaîtés,
    Que cesse le rire !
    ― C’est la musique. Écoutez !
    Comme dit Shakespeare.

    Sous le ciel nocturne, allons,
    Pour la mieux entendre.
    Pianissimo, violons !
    Jouez un air tendre.

    Un voyage au pays bleu,
    Je vous en supplie !
    Un peu de mystère ! Un peu
    De mélancolie !

    Au bras de...

  • Lorsque tout douloureux regret fut mort en elle
    Et qu’elle eut bien perdu tout espoir décevant,
    Résignée, elle alla chercher dans un couvent
    Le calme qui prépare à la vie éternelle.

    Le chapelet battant la jupe de flanelle,
    Et pâle, elle venait se promener souvent
    Dans le jardin sans fleurs, bien abrité du vent,
    Avec ses plants de choux et sa vigne en...

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    Je sais une chapelle horrible et diffamée,
    Dans laquelle autrefois un prêtre s’est pendu.
    Depuis ce sacrilège effroyable on a dû
    La tenir pour toujours aux fidèles fermée.

    Plus de croix sur l’autel, plus de cierge assidu,
    Plus d’encensoir perdant son âme parfumée.
    Sous les arceaux déserts une funèbre armée
    De feuilles mortes court en essaim...

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    Au premier regard elle plaît,
    Ma fine blonde au teint de rousse ;
    Mais, seul, je sais combien elle est
    Silencieuse, tendre et douce.

    L’air anglais et mise avec goût,
    La taille svelte et gracieuse,
    Elle est exquise, mais surtout
    Tendre, douce et silencieuse.

    Ses yeux clairs sont de purs émaux,
    Et mon désir s’y laissa prendre ;...

  • Écrit sur un Ronsard.

    A Tolède, c’était une ancienne coutume
    Qu’avant de prendre enfin le titre d’ouvrier,
    Pendant toute une nuit, chaque élève armurier
    Veillât près du fourneau qui rougeoie et qui fume.

    Il façonnait alors un chef-d’œuvre d’acier
    Souple comme un marteau, léger comme une plume,
    Et gravait...

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    DANS cent lettres d’amour, Lisette et la Marquise
    Ont mis, pour un jeune homme, autrefois leur aveu.
    Vieillard, il les relit, un soir, les jette au feu,
    Et garde seulement la plus tendre, l’exquise.

    O Poète, tu crois que la gloire est conquise.
    C’est fait. Il est enfin déniché, l’Oiseau bleu !
    Mais combien de tes vers te survivront...