• Cette femme du monde,
              Pâle et blonde,
    Qu’on voit d’un pas pressé,
              L’œil baissé,
    Filer sous les grands arbres
              Loin des marbres,
    Héros, Amours, Bergers,
              Trop légers,
    S’en va vers un coin sombre
              Voilé d’ombre,
    Derrière les massifs
              De vieux ifs.
    Sans manteau qui la...

  • Le poète
    — Femme ! c'est par mes vers que tu deviens déesse ;
    Ils couronnent ton front d'un prestige vainqueur.

    La femme
    — Poète ! et c'est pourquoi, de ta voix qui caresse,
    Nul écho n'a vibré mieux qu'en mon cœur !

    Peines partagées

    Sur la terre où chacun traîne son poids de chaînes,
    L'amour fait supporter un sort...

  • Ses jupons troussés court comme sa devantière,
    Sous ses gros bas bleus bien tirés
    Laissant voir ses mollets cambrés
    À mi-...

  • Dites, que voulez-vous que jeune ménagère
    Puisse faire d’un vieux dans le nœud conjugal .
    Maudit soit donc l’argent qui te poussa ma mère
         À vendre te Jenny . . . . . pour du métal !

    Du matin jusqu’au soir il se plaint, et sans cesse,
    Il tousse, il tousse, il tousse, et de plus est boiteux,
    Il n’en peut plus, son sang est figé de vieillesse,
        ...

  •  
    J’errais aux campagnes de Rome,
    Et, promenant au loin mes pas silencieux,
    Je lisais le néant de l’homme
    Écrit de toutes parts sur ce sol glorieux.

    ...

  • Le premier homme est né, mais il est solitaire.
    Il se sent l’âme triste en contemplant la terre :
    « Pourquoi tant de trésors épars de tous côtés,
    Si je ne peux, dit-il, étreindre ces beautés ?
    Ni les arbres mouvants, ni les vapeurs qui courent,...

  • Quand l’auteur du seul poëme,
    Le soir du sixième jour,
    Ayant tout fait, fit l’amour,
    Il s’en admira lui-même !

    Il se dit : « Non ! c’est trop beau !
    Alors, pour le ciel que faire ?
    Si je mets cela sur terre,
    Que mettre dans le tombeau ? »

    Il voulut donc nous reprendre
    Ce grand amour près duquel
    Toutes les flammes du ciel
    Ne...

  • Étoile de douceur, Miroir de chasteté,
    Vase de certitude, ô merveilleuse Gerbe
    Où tendresse est liée avec austérité !

    Le Seigneur nous a dit : « Va ! fléchis ta superbe.
    L’homme est la fleur des champs qui fleurit pour un jour,
    Et ce jour est rapide et passe comme l’herbe.

    « Le puissant, tout à coup, croule comme une tour,
    Et voici, flagellé dans la...

  • S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,
    Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,
    Si, dans le sentier rude avançant lentement,
    Cette âme s’arrêtait à quelque dévoûment,
    Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,
    Vers tous les malheureux la main toujours tendue,
    Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé,
    Si l’espoir de...

  • Suspendue aux rameaux plus qu’obligeants d’un frêne,
    Tu t’inclines vers l’eau limpide de la Seine :
    Ton visage charmant s’y reflète, et tu ris.
    Très-bien. C’est un miroir qui vaut ceux de Paris.
    Mais, prends bien garde, enfant ! si tout à coup le fleuve
    Te volait ton image exquise et toute neuve,
    Et s’en allait, joyeux, la porter à la mer !…
    Vois-tu...