• Par la chaîne d’or des étoiles vives
    La Lampe du ciel pend du sombre azur
    Sur l’immense mer, les monts et les rives.
    Dans la molle paix de l’air tiède et pur.
    Bercée au soupir des houles pensives,
    La Lampe du ciel pend du sombre azur...

  • J'écris près de la lampe. Il fait bon. Rien ne bouge.
    Toute petite, en noir, dans le grand fauteuil rouge,
    Tranquille auprès du feu, ma vieille mère est là ;
    Elle songe sans doute au mal qui m'exila
    Loin d'elle, l'autre hiver, mais sans trop d'épouvante,
    Car je suis sage et reste au logis, quand il vente.
    Et puis, se souvenant qu'en octobre la nuit
    Peut...

  • Le foyer, la lueur étroite de la lampe ;
    La rêverie avec le doigt contre la tempe
    Et les yeux se perdant parmi les yeux aimés ;
    L'heure du thé fumant et des livres fermés ;
    La douceur de sentir la fin de la soirée ;
    La fatigue charmante et l'attente adorée ;
    De l'ombre nuptiale et de la douce nuit,
    Oh ! tout cela, mon rêve attendri le poursuit
    Sans...

  • J'écris ; entre mon rêve et toi la lampe chante.
    Nous écoutons, muets encor de volupté,
    Voleter un phalène aveugle dans la chambre.
    Ton visage pensif est rose de clarté.

    Tu caresses les doigts que je te laisse et songes :
    " Si vraiment il m'aimait ce soir, écrirait-il ? "
    Tu soupires, tes mains tressaillent, et tes cils
    Palpitent sous tes yeux en...

  • Par la chaîne d'or des étoiles vives
    La Lampe du ciel pend du sombre azur
    Sur l'immense mer, les monts et les rives.
    Dans la molle paix de l'air tiède et pur.
    Bercée au soupir des houles pensives,
    La Lampe du ciel pend du sombre azur
    Par la chaîne d'or des étoiles vives.

    Elle baigne, emplit l'horizon sans fin
    De l'enchantement de sa clarté...

  • Notre vie est semblable à la lampe enfumée,
    Aux uns le vent la fait couler soudainement,
    Aux autres il l'éteint d'un subit soufflement
    Quand elle est seulement à demi allumée,

    Aux autres elle luit jusqu'au bout consumée,
    Mais, en fin, sa clarté cause son brûlement :
    Plus longuement elle art, plus se va consumant,
    Et sa faible lueur ressemble à sa...

  • Lampe du soir, ma calme confidente,
    mon coeur n'est point par toi dévoilé ;
    (on s'y perdrait peut-être ;) mais sa pente
    du côté sud est doucement éclairée.

    C'est encore toi, ô lampe d'étudiant,
    qui veux que le liseur de temps en temps
    s'arrête, étonné, et se dérange
    sur son bouquin, te regardant.

    (Et ta simplicité supprime un Ange.)

  • La lampe dans la chambre est une rose blanche
    Qui s'ouvre tout à coup au jardin gris du soir ;
    Son reflet au plafond dilate un halo noir
    Et c'est assez pour croire un peu que c'est dimanche.

    La lampe dans la chambre est une lune blanche
    Qui fait fleurir dans les miroirs des nénuphars ;
    On ne sait plus quel jour il est, ni s'il est tard,
    Sauf qu'on est...

  • Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux
    S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
    Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
    De leurs ondes sur nos baisers silencieux.

    Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux
    Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
    Voluptueusement berçons notre faiblesse
    Dans l'océan du soir...

  • C'est la bonne heure où la lampe s'allume :
    Tout est si calme et consolant, ce soir,
    Et le silence est tel, que l'on entendrait choir
    Des plumes.

    C'est la bonne heure où, doucement,
    S'en vient la bien-aimée,
    Comme la brise ou la fumée,
    Tout doucement, tout lentement.

    Elle ne dit rien d'abord - et je l'écoute ;
    Et son âme, que j'entends...