• Ne t’en va pas, reste au rivage ;
    L’amour le veut, crois-en l’amour.
    La mort sépare tout un jour :
    Tu fais comme elle ; ah ! quel courage !

    Vivre et mourir au même lieu,
    Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »

    Quitter l’amour pour l’opulence !
    Que faire seul avec de l’or ?
    Si tu reviens, vivrai-je encor ?
    Entendras-tu dans mon...

  • Me voici... je respire à peine !
    Une feuille m’intimidait ;
    Le bruit du ruisseau m’alarmait ;
    ...

  •         Hélas ! que voulez-vous de moi,
        Lettres d’amour, plaintes mystérieuses ?
    Vous dont j’ai repoussé longtemps avec effroi
            Les prières silencieuses,
    Vous m’appelez ... je rêve, et je cherche, en tremblant,
    Sur mon cœur, une clef qui jamais ne s’égare :
    D’un éclair l’intervalle à présent nous sépare ;
            Mais cet intervalle est...

  •                   Ah ! ce n’est pas aimer que prendre sur soi-même
                      De pouvoir vivre ainsi loin de l’objet qu’on aime.
                                                  ANDRÉ CHÉNIER.

    Malheur à moi ! je ne sais plus lui plaire ;
    Je ne suis plus le charme de ses yeux ;
    Ma voix n’a plus l’...

  • Qui m’appelle à cette heure, et par le temps qu’il fait ?
    C’est une douce voix, c’est la voix d’une fille :
    Ah ! je te reconnais ; c’est toi, Muse gentille !
            Ton souvenir est un bienfait.
    Inespéré retour ! aimable fantaisie !
    Après un an d’exil, qui t’amène vers moi ?
    Je ne t’attendais plus, aimable Poésie ;
    Je ne t’attendais plus, mais je...

  • Oh ! quelle accablante chaleur !
    On dirait que le ciel va toucher la montagne.
    Vois ce nuage en feu qui rougit la campagne :
    Quels éclairs! quel bruit sourd! ne t’en va pas; j’ai peur!
    Les cris aigus de l’...

  •                             Aux petits des oiseaux il donne la pâture,
                                Et sa bonté s’étend sur toute la nature.
                                                            Athalie

    Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
    Plein de plume choisie, et blanc ! et fait pour...

  • De ses fuseaux légèrement blessée,
    D’où vient qu’Isaure a regardé vers toi ?
    J’allais courir à ses cris empressée,
    J’allais courir... Mais tu cours mieux que moi.

    Pourquoi tes yeux, pleins d’une pitié tendre,
    Sont-ils restés si longtemps sur les siens ?
    D’où vient qu’Isaure a paru les entendre ?
    Qu’ils me font mal sur d’autres que les miens !

    ...

  •         C’est en vain que l’on nomme erreur
            Cette secrète intelligence
    Qui, portant la lumière au fond de notre cœur,
    Sur des maux ignorés nous fait gémir d’avance.
    C’est l’adieu d’un bonheur prêt à s’évanouir ;
    C’est un subit effroi dans une âme paisible ;
            Enfin, c’est pour l’être sensible
            Le fantôme de l’avenir.

        ...

  • Inexplicable cœur, énigme de toi-même,
    Tyran de ma raison, de la vertu que j’aime,
    Ennemi du repos, amant de la douleur,
    Que tu me fais de mal, inexplicable cœur !

    Si l’horizon plus clair me permet de sourire,
    De mon sort désarmé tu trompes le dessein ;
    Dans ma sécurité tu ne vois qu’un délire ;
    D’une vague frayeur tu soulèves mon sein.
    Si de...