Il est charmant ce paysage,
Peu compliqué, mais que veux-tu ?
Ce n’est qu’une mer de feuillage
Où, timide, à peine surnage
Un tout petit clocher pointu.

Au premier plan, toujours tranquille,
La Saône reluit au matin.
Par instants de l’herbe immobile...

Aux rayons de l’ardent soleil de thermidor,
Sous le riche manteau de ses moissons, la plaine
Semble assoupie, ainsi qu’une génisse pleine
Que son labeur épuise et fait souffrir encor.

Aucun oiseau dans l’air pesant ne prend l’essor ;
Seuls, planent ça et là de...

Les hommes sont aux champs et chaque maison vide,
Muette et close aux feux étouffés du soleil,
Sous le poids lourd d’un ciel à l’ardoise pareil,
S’endort dans la torpeur de son ombre livide.

Miroitement aigu dans ce calme de mort,
La tuile qui reluit a des éclairs...

Poet: Jules Breton

Minuit. — La bise mord comme sur l’esplanade
Du château d’Elseneur, pendant la promenade
Que je fais, l’arme au bras, bizarre, dans mon coin.
Je veille sur six cent trente bottes de foin.
Telle est ma fonction à l’heure des doux rêves.
Un petillement sourd de...

Je regarde sortir les gamins de l’école.
Tatoués d’encre, et gais, ils traînent en marchant
Sur les trottoirs jaunis par le soleil couchant,
Quelque livre en lambeaux qu’unit en vain la colle.

A cloche-pied, avec des cris aigus, les grands
Exécutent les pas d’une...

Ami, n’épuise pas ton flacon de genièvre :
Quand on boit, le coup d’œil n’est pas sûr au tiré.
Viens ! je sais les retraits où se tapit le lièvre,
Viens ! J’entends les perdrix chanter dans le fourré.

Les guêtres au mollet ! Boucle ta carnassière !
Le gibier...

Dans la paisible rue où je passe souvent,
Un jour d’hiver, devant la porte d’un couvent,
Je vis avec fracas, s’arrêter des carrosses.
Tous les chevaux portaient, ainsi que pour des noces,
Une rose à l’oreille ; et les laquais poudrés
Et superbes, tout droits sur...

L’hiver qui vient, tardif et lent,
Laisse encor les branches flétries
Briller dans le soleil tremblant
Sur les arbres des Tuileries.

Dans le jardin comme autrefois
Elle suit les vieilles allées,
Que le souffle des premiers froids
D’un frisson à peine a...

L’aïeul, tranquille à l’ombre, aime à lire un vieux livre,
Quand le soleil du soir empourpre l’horizon ;
L’active ménagère ordonne sa maison,
Et se mire, en passant, dans les grands plats de cuivre ;

Il faut aux bruns enfants que la chaleur enivre
Des fruits qu’on...

Le grand travail est fait, l’effort est consommé,
La victoire est gagnée et la paix obtenue,
La tranquille douceur des soirs est survenue ;
Pardonnant et priant, le cœur a désarmé !

L’entier détachement de tous et de soi-même
A clos le sacrifice et scellé le passé...