Lorsque j'étais encore un tout jeune homme pâle,
Et que j'allais entrer dans la lice fatale,
Sombre arène où plus d'un avant moi se perdit,
L'âpre Muse aux regards mystérieux m'a dit :
— Tu pars ; mais quand le Cid se mettait en campagne
Pour son Dieu, pour son...

Poet: Victor Hugo

 
Oui, les riches aspects et des champs et de l’onde
D’intéressans tableaux sont la source féconde :
Oui, toujours je revois avec un plaisir pur
Dans l’azur de ces lacs briller ce ciel d’azur,
Ces fleuves s’épancher en nappes transparentes,
Ces gazons...

Venir à la clarté sans force et sans adresse,
Et n’ayant fait long temps que dormir et manger,
Souffrir mille rigueurs d’un secours estranger
Pour quitter l’ignorance en quittant la foiblesse :

Apres, servir long temps une ingratte Maistresse,
Qu’on ne peut...

 
Dans tout l’enivrement d’un orgueil sans mesure,
Ébloui des lueurs de ton esprit borné,
Homme, tu m’as crié : « Repose-toi, Nature !
...

 
Tout jeune homme aujourd'hui semble un vieillard aride,
Et le plus jeune front déjà porte sa ride
Dans ce siècle penseur, tant la réflexion
Est plus prompte que l'âge à creuser son sillon !
Avec la foi naïve est morte toute flamme,
Et la candeur du front...

 
Sur un marché rempli d’une rumeur de houle,
En plein jour, sa lanterne allumée à la main,
Et semblant à tâtons poursuivre son chemin,
Diogène cherchait un homme dans la foule.

Le philosophe grec, sorti de son tonneau,
Qu’il aimait à l’égal d’un palais de...

Un jeune homme qui a beaucoup souffert
traverse la place du hameau vert.
La chaleur est immense. Il passe devant
l’auberge et une modeste grille
où s’entortillent des roses et de la vigne.

La douce hirondelle poursuit les guêpes
dans le silence. C’est l’...

Comme tout ce grand monde a forme circulaire,
Chaque partie aussi fait un cercle agissant ;
Chacun des éléments, dedans l'autre passant,
Se tourne, retournant au repos de sa sphère.

Le soleil rond se tourne en sa course ordinaire,
En rond la lune tourne, et...

Voici que vous avez assez souffert, pauvre homme,
Assez connu l'amour, le désir, le dégoût,
L'âpreté du vouloir et la torpeur des sommes,
L'orgueil d'être vivant et de pleurer debout...

Que voulez-vous savoir qui soit plus délectable
Que la douceur des jours...

Oh ! me coucher tranquillement
Pendant des heures infinies !
Et j'étais pourtant ton amant
Lors des abandons que tu nies.

Tu mens trop ! Toute femme ment.
Jouer avec les ironies,
Avec l'oubli froid, c'est charmant.
Moi, je baise tes mains bénies.
...

Poet: Charles Cros