Dans le beau siècle d’or, quand les premiers humains,
Au milieu d’une paix profonde,
Coulaient des jours purs et sereins,
La...
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La Vérité, lumière effrayée, astre en fuite,
Évitant on ne sait quelle obscure poursuite,
Après s'être montrée un instant, disparaît.
Ainsi qu'une clarté passe en une forêt,
Elle s'en est allée au loin dans l'étendue,
Et s'est dans l'infini mystérieux perdue,
Mêlée à l'ouragan, mêlée à la vapeur,
Sombre, et de leur côté les hommes ont eu peur.... -
O Toi dont nul mortel n’a soulevé les voiles,
Dont nul porteur de Dieux, nul ravisseur d’étoiles
N’a vu frémir encor la vierge nudité,
Vers qui, du fond des temps, monte, jamais lassée,
Par l’ouragan des jours, comme un aigle, bercée,
Toute notre espérance avec notre pensée,
Unique et multiforme et sainte Vérité !Ne descendras-tu pas de ton...
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Parle, parle, Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis ;
Je le suis, je veux l'être, et marcher dans ta route
Et les jours et les nuits.
Remplis-moi d'un esprit qui me fasse comprendre
Ce qu'ordonnent de moi tes saintes volontés,
Et réduis mes desirs au seul desir d'entendre
Tes hautes verités.
Mais... -
La vérité, toute nue,
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ;
Jeune et vieux fuyaient à sa vue.
La pauvre vérité restait là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
A ses yeux vient se présenter
La fable, richement vêtue,
Portant plumes et diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
Eh !... -
J'ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée
A la radieuse pensée
Qui m'a pris l'âme l'autre été,
Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce coeur tout à vous,
Mon coeur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;
Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
A penser qu'un mot, un sourire...