Pierre Corneille

  • Sous ce marbre repose un monarque sans vice,
    Dont la seule bonté déplut aux bons François,
    Et qui pour tout péché ne fit qu'un mauvais choix
    Dont il fut trop longtemps innocemment complice.

    L'ambition, l'orgueil, l'audace, l'avarice,
    Saisis de son pouvoir, nous...

  • Homme, qui que tu sois, regarde Eve et Marie,
    Et comparant ta mère à celle du Sauveur,
    Vois laquelle des deux en est le plus chérie,
    Et du Père Eternel gagne mieux la faveur.

    L'une a toute sa race au démon asservie,
    L'autre rompt l'esclavage où furent ses aïeux...

  • Marquise, si mon visage
    A quelques traits un peu vieux,
    Souvenez-vous qu'à mon âge
    Vous ne vaudrez guère mieux.

    Le temps aux plus belles choses
    Se plaît à faire un affront,
    Et saura faner vos roses
    Comme il a ridé mon front.

    Le même cours des...

  • Parle, parle, Seigneur, ton serviteur écoute :
    Je dis ton serviteur, car enfin je le suis ;
    Je le suis, je veux l'être, et marcher dans ta route
    Et les jours et les nuits.

    Remplis-moi d'un esprit qui me fasse comprendre
    Ce qu'ordonnent de moi tes saintes volontés...

  • Si je perds bien des maîtresses,
    J'en fais encor plus souvent,
    Et mes voeux et mes promesses
    Ne sont que feintes caresses,
    Et mes voeux et mes promesses
    Ne sont jamais que du vent.

    Quand je vois un beau visage,
    Soudain je me fais de feu,
    Mais...

  • ... Je sais ce que je vaux, et crois ce qu'on m'en dit.
    Pour me faire admirer je ne fais point de ligue :
    J'ai peu de voix pour moi, mais je les ai sans brigue ;
    Et mon ambition, pour faire plus de bruit,
    Ne les va point quêter de réduit en réduit ;
    Mon travail sans...

  • Est-il vrai, grand Monarque, et puis-je me vanter
    Que tu prennes plaisir à me ressusciter ;
    Qu'au bout de quarante ans Cinna, Pompée, Horace,
    Reviennent à la mode et retrouvent leur place,
    Et que l'heureux brillant de mes jeunes rivaux
    N'ôte point leur vieux lustre à mes...

  • Ne verse point de pleurs sur cette sépulture,
    Passant ; ce lit funèbre est un lit précieux,
    Où gît d'un corps tout pur la cendre toute pure ;
    Mais le zèle du coeur vit encore en ces lieux.

    Avant que de payer le droit de la nature,
    Son âme, s'élevant au-delà de ses...

  • From the French of W. F. Nokes
    From “Polyeucte”
      SEVERUS—                I stand agaze,
    Rooted, confounded, in sheer wonderment.
    Such blind resolve is so unparalleled,
    I scarce may trust the witness of mine ears.
    A heart that loves you—and what...