• Quand je m’endormirai sous la splendeur des astres,
    Mes strophes flamboieront auprès de mon cercueil ;
    Les torchères de fer de mon farouche orgueil
    Jetteront dans le vent la pourpre des désastres ;

    Et les aigles du Verbe, apaisant leur essor,
    Grouperont leurs faisceaux en un vol de victoire,
    Pendant que se tairont, autour de ma mémoire,
    Les trompettes...

  •  
    L’homme qu’on a cru mort, de son sommeil profond
    S’éveille. Un frisson court dans sa chair engourdie ;
    Il appelle. Personne ! Et sa plainte assourdie
    Lui semble retomber d’un étrange plafond.

    Seul dans le vide épais que les ténèbres font,
    Il écoute, et, roulant pleine de léthargie
    Sa prunelle par l’ombre et la peur élargie,
    Il sonde éperdument...

  • Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
    Le Poëte suscite avec un glaive nu
    Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
    Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

    Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
    Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
    Proclamèrent très haut le sortilège bu
    Dans le flot sans honneur de quelque noir...

  • Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change,
    Le Poëte suscite avec un glaive nu
    Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
    Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

    Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
    Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
    Proclamèrent très haut le sortilège bu
    Dans le flot sans honneur de quelque noir...

  •  
    I

    Que ma lyre féconde en accents fantastiques
    De mon chant ténébreux accompagne le son.
    Mes pas ont pénétré sous des voûtes tragiques :
    Je suis dans le tombeau sanglant d’Agamemnon.
    Au deuil qui l’envahit en vain mon cœur résiste.....
    Il s’endort — mais il rêve. — Oh ! comme je suis triste !

    II

    Comme elle vibre loin la harpe d’or...

  • Le temple enseveli divulgue par la bouche
    Sépulcrale d’égout bavant boue et rubis
    Abominablement quelque idole Anubis
    Tout le museau flambé comme un aboi farouche

    Ou que le gaz récent torde la mèche louche
    Essuyeuse on le sait des opprobres subis
    Il allume hagard un immortel pubis
    Dont le vol selon le réverbère découche

    Quel feuillage séché...

  •  

    Alors qu’il nous eût fui le grand vent des hivers,
    Aux derniers ciels pâlis de mars, nous la menâmes
    Dans le hallier funèbre aux odeurs de cinnames,
    Où germaient les soupçons de nouveaux plants rouverts.

    De hauts rameaux étaient criblés d’oiseaux divers
    Et de tristes soupirs gonflaient leurs jeunes âmes.
    Au limon moite et brut où nous la...

  • Le noir roc courroucé que la bise le roule
    Ne s’arrêtera ni sous de pieuses mains
    Tâtant sa ressemblance avec les maux humains
    Comme pour en bénir quelque funeste moule.

    Ici presque toujours si le ramier roucoule
    Cet immatériel deuil opprime de maints
    Nubiles plis l’astre mûri des lendemains
    Dont un scintillement argentera la foule.

    Qui...

  • Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
    Le Poète suscite avec un glaive nu
    Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
    Que la Mort triomphait dans cette voix étrange !

    Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
    Donner un sens plus pur aux mots de la tribu,
    Proclamèrent très haut le sortilège bu
    Dans le flot sans honneur de quelque noir...

  • Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
    Le Poète suscite avec un glaive nu
    Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
    Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

    Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’Ange
    Donner un sens trop pur aux mots de la tribu,
    Proclamèrent très haut le sortilège bu
    Dans le flot sans honneur de quelque noir...