• VIEILLE HISTOIRE

    Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
    En elle projetant son rêve intérieur,
    Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
    Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

    Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
    Dont Aphrodite avait animé la froideur,
    Il la priait, le cœur brûlé par sa splendeur :
    Sa...

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    Encore un hymne, ô ma lyre !
    Un hymne pour le Seigneur,
    Un hymne dans mon délire,
    Un hymne dans mon bonheur !

    Oh ! qui me prêtera le regard de l'aurore,
    Les ailes de l'oiseau, le vol de l'aquilon ?
    Pourquoi ? — Pour te trouver, toi que mon âme adore,
    Toi qui n'as ni séjour, ni symbole, ni nom !

    Qu'ils sont heureux,...

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    La Lune renaissante, argentant les prairies,
    Ramène encor le mois de tes panégyries,
           Sœur antique des Dieux cléments,
    Vénérable Artémis, mère, épouse et nourrice,
    Déesse aux larges flancs, à la vaste matrice
           Prête aux nombreux enfantements.

    Oupis ! sinistre et vague en un ciel solitaire,
    La Lune symbolique engendre le mystère....

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    Aube à peine flottante au fond des mornes cieux,
    Fille du songe obscur où s’attardaient les Dieux,
               Elle émergea de l’ombre antique,
    Lente, grave, pareille au premier rayon d’or
    Qui, lorsque dans la nuit le vallon gît encor,
               Hésite au faîte d’un portique.

    La Terre, ivre d’amour, d’allégresse et d’espoir,
    Quand, moins...

  • Frappe encore, ô Douleur, si tu trouves la place !
    Frappe, ce cœur saignant t'abhorre et te rend grâce,
    Puissance qui ne sais plaindre ni pardonner !
    Quoique mes yeux n'aient plus de pleurs à te donner,
    Il est peut-être en moi quelque fibre sonore
    Qui peut sous ton regard se torturer encore,
    Comme un serpent coupé, sur le chemin gisant,
    Dont le tronçon...

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        Parmi les thyms chauffés et leur bonne senteur
        Et le bourdonnement d’abeilles inquiètes,
        J’élève en autel d’or à la bonne Lenteur
        Amie et protectrice auguste des poètes.

        Elle enseigne l’oubli des heures et des jours
        Et donne, avec le doux mépris de ce qui presse,
        Le sens oriental de ces belles amours
        Dont le...

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    Père illuminateur, Šin, face coutumière,
    Brillant dans ta puissance au seuil mystérieux
    Du Temple flamboyant de la Grande Lumière,
    Maître du ciel profond, Nannar, Maître des Dieux !

    Toi qui, donnant le sceptre à la main forte, ô Père,
    Baignes les noirs pays dans ton fleuve argenté,
    Tu partages la terre immense et fais prospère
    Le fondement du...

  • Ce soir, sur les sommets des lointaines collines
    Parmi les voiles d'or de l'horizon vermeil,
    A l'Occident baigné de flammes purpurines,
    Dans un lit de splendeurs, s'est couché le soleil...

    Les arbres des forêts, les roseaux et les plantes,
    Saluant l'astre-roi d'un adieu triomphal,
    Ont lentement courbé leurs têtes nonchalantes,
    Comme des courtisans...

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    Puisque tu viens, Épouse austère,
    Immortelle et sainte Raison,
    Châtier des dieux de la Terre
    L’inconsciente trahison,
    Dépouille, ô flamme solitaire,
    La sombre forêt du mystère
    De sa malsaine frondaison,
    Et chasse l’ombre délétère
    Des désirs dont la brume altère
    Le cercle entier de l’horizon.

    Mes mains au vol ont pris la...

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    Orgueil ! ô loi suprême et suprême devoir,
    Fait de majesté sainte et de beauté pensive,
    Seul culte dont la foi ne puisse décevoir,
    Seul rêve d’infini qui, dans le tombeau noir,
          Au vieux rêve divin survive !

    Sombre consolateur de notre cœur blessé,
    Qui viens à nous, les bras lourds de palmes augustes,
    Seul rédempteur que les dieux morts...