Fane-toi, beau jardin dont j’aimais les odeurs,
    Où s’attardaient, plaintifs et las, les vents rôdeurs.
    Que périssent demain tes miels et tes odeurs !

    Et que d’infâmes vers rongent le cœur des roses !
    Que penchent les pavots et les pivoines...

 
    Le monde inhospitable est pareil à l’auberge
    Où l’on vit mal, où tout est mal, où l’on dort mal…

    Et, pendant que le cri des femmes se prolonge,
    Je cherche le Palais Impossible du Songe.

    Je fais, dans cette auberge, un modeste repas…...

 
Or, par un soir pareil, je crus être poète…
J’avais rêvé, dans le silence trop exquis,
De soleils possédés et de lauriers conquis…
Et ma vie est semblable aux lendemains de fête.

Tout me fait mal, l’été, le rayon d’un fanal
Rouge sur l’eau nocturne, et le...

 
I

Tel un arc triomphal, plein d’ocres et d’azurs,
Les horizons du soir s’ouvrent larges et purs.

Quand passerai-je, avec mes Victoires dans l’âme,
Sous l’arc édifié pour celui qu’on acclame ?

L’arc mémorable et vaste enferme le couchant
En sa courbe...

 
Je t’aime et te salue, ô mon ami le vent
Qui rôdes à travers les champs gras où l’on sème,
Et qui viens te pencher sur la mer, en buvant
Les flots dont l’âcreté ravive ta soif blême…

Rien ne saurait combler le vide de mes bras,
Et mes jours impuissants ont...

 
    Mon vieil ami le vent, entre dans ma demeure
    Et joins ta voix à ma voix lamentable et pleure…
    Pleurons le jour, pleurons le soir, pleurons la nuit.

    Pleurons avec la voix des femmes malheureuses
    Sur la jeunesse morte et sur l’amour qui fuit...

 
    Mon cœur est lourd, mon cœur est lourd dans ma poitrine.
    Le soir tombe… Que l’on m’enterre avec mon cœur.

    L’amour me fut celui qui dompte et qui domine,
    Il parut dans ma vie en ennemi vainqueur.

    Moi, j’attendais de lui la concorde divine,...

 
Le monde est un jardin de plaisir et de mort,
Où l’ombre sous les bleus feuillages semble attendre,
Où la rose s’effeuille avec un bruit de cendre,
Où le parfum des lys est volontaire et fort ?

Parmi les lys nouveaux et les roses suprêmes,
Nous mêlons nos...

« Lasse du jardin où je me souviens d’elle,
J’écoute mon cœur oppressé d’un parfum.
Pourquoi m’obséder de ton vol importun,
Divine hirondelle ?

« Tu rôdes, ainsi qu’un désir obstiné,...

Nous ne tisserons pas les graves violettes…
Nous ferons retentir le paktis vaste et doux
À travers les forêts et les plaines muettes,
Et nous...