Ne meurs pas encore, ô divin Désir,
        Qui sur toutes choses
Vas battant de l’aile et deviens plaisir
        Dès que tu te poses.

Rôdeur curieux, es-tu las d’ouvrir
        Les lèvres, les roses ?
N’as-tu désormais rien à découvrir...

Je sais la vanité de tout désir profane.
À peine gardons-nous de tes amours défunts,
Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se fane
Y laisse d’âme et de parfums.

Ils n’ont, les plus...

 
Je voudrais dans un chant mettre toute mon âme,
Le rayon du ciel bleu, le parfum des grands bois,
La force du soleil, la chaleur de la flamme,
Et toutes les beautés comme toutes les voix…

Mais il faudrait un luth aux cordes plus puissantes :
Devant ce grand...

 
Ah! si j'avais des paroles,
Des images, des symboles,
Pour peindre ce que je sens !
Si ma langue, embarrassée
Pour révéler ma pensée,
Pouvait créer des accents!

Loi sainte et mystérieuse !
Une âme mélodieuse
Anime tout l...

Tout vit,tout aime ! et moi, triste et seul, je me dresse
Ainsi qu’un arbre mort sur le ciel du printemps.
Je ne peux plus aimer, moi qui n’ai que trente ans,
Et je viens de quitter sans regrets ma maîtresse.

Je suis comme un malade aux pensers assoupis
Et qui,...

 

J’ai vu des hardes surannées
Dans la boutique d’un fripier ;
Telle sera, dans peu d’années,
Ma pauvre gloire de papier.

On me lit. Soit. J’en ai des preuves
On réimprime encor mes vers.
J’apprends, par les paquets d’épreuves,
eue mes lauriers...

La bonté du soleil n’apaise pas nos yeux.
Nous avons les prés clairs où l’eau met des buées,
Les collines aux plis charmants continuées
En des bandes couleur de perle au bord des cieux.

Nos chênes sont si hauts, si vaillants & si vieux
Qu’ils connaissent la...

Oh ! refaire des vers, laisser le rire éclore,
Retrouver frais et purs les rêves d’autrefois,
Reprendre ma jeunesse au printemps, à l’aurore,
Et refleurir soudain avec l’œillet des bois !

Puis, lorsque sur muon front redressé la ramure
Jettera son réseau mêlé d’...

 
I

Je rêvais cette nuit
A peu près vers minuit
Que j’étais étendu mort, au fond d’une tombe,
Et que ce froid brouillard qui, des monts, la nuit, tombe,
Étendait sur le sol
Son brumeux parasol ;

II

Quelques fleurs désolées
...

Voici l'été encor, la chaleur, la clarté,
La renaissance simple et paisible des plantes,
Les matins vifs, les tièdes nuits, les journées lentes,
La joie et le tourment dans l'âme rapportés.

- Voici le temps de rêve et de douce folie
Où le coeur, que l'odeur du...