•  
    Ô maître des charmeurs de l’oreille, ô Ronsard,
    J’admire tes vieux vers, et comment ton génie
    Aux lois d’un juste sens et d’une ample harmonie
    Sait dans le jeu des mots asservir le hasard.

    Mais, plus que ton beau verbe et plus que ton grand art,
    J’aime ta passion d’antique poésie
    Et cette téméraire et sainte fantaisie
    D’être un nouvel Orphée...

  • Hé ! Dieu ! qut je forte d’envie — — — — — 69
    Bien que cette maison ne vante son porphyre — — " 7 2
    Encores que la mer de bien loin nous sépare — — "7*
    Bien que Bacchus soit le prince des vins. — — — yj
    Ton esprit est, Ronsard, plus gaillard que le mien "73
    Ronsard repose ici, qui, hardi dh f enfance — — 74

    JOACHIM DU BELLAY (1524-1560)

    Tout ce qu...

  •  

    « Je veux lire en trois jours l’Iliade d’Homère,
    « Et pour ce, Corydon, ferme bien l’huis sur moy »…
    (Ronsard)

    CE soir, je lis des vers : je n’y suis pour personne.
    J’ouvre mon vieux Ronsard dont le vers hautain sonne
    Plus que tous les clochers aux riches carillons,
    Que les flûtes d’argent et que les violons !
    Les beaux sonnets...

  • Ton esprit est, Ronsard, plus gaillard que le mien ;
    Mais mon corps est plus jeune et plus fort que le tien ;
    Par ainsi je conclus qu'en savoir tu me passe
    D'autant que mon printemps tes cheveux gris efface.
    L'art de faire des vers, dût-on s'en indigner,
    Doit être à plus haut prix que celui de régner.
    Tous deux également nous portons des couronnes
    Mais...

  • Ô maître des charmeurs de l'oreille, ô Ronsard,
    J'admire tes vieux vers, et comment ton génie
    Aux lois d'un juste sens et d'une ample harmonie
    Sait dans le jeu des mots asservir le hasard.

    Mais, plus que ton beau verbe et plus que ton grand art,
    J'aime ta passion d'antique poésie
    Et cette téméraire et sainte fantaisie
    D'être un nouvel Orphée aux hommes...

  • pour un ami qui publiait une édition de ce poète

    A toi, Ronsard, à toi, qu'un sort injurieux
    Depuis deux siècles livre aux mépris de l'histoire,
    J'élève de mes mains l'autel expiatoire
    Qui te purifiera d'un arrêt odieux.

    Non que j'espère encore, au trône radieux
    D'où jadis tu régnais, replacer ta mémoire ;
    Tu ne peux de si bas remonter à la...

  • Entrant le peuple en tes sacrez bocaiges,
    Dont les sommez montent jusques aux nues
    Par l'espesseur des plantes incognues,
    Trouvoit la nuict en lieu de frez umbraiges.

    Or te suivant le long des beaux rivaiges
    Où les neuf seurs à ton chant sont venues,
    Herbes, et fruitz, et fleurettes menues
    Il entrelace en cent divers ouvraiges.

    Ainsy,...

  • Jadis plus d'un amant, aux jardins de Bourgueil,
    A gravé plus d'un nom dans l'écorce qu'il ouvre,
    Et plus d'un coeur, sous l'or des hauts plafonds du Louvre,
    A l'éclair d'un sourire a tressailli d'orgueil.

    Qu'importe ? Rien n'a dit leur ivresse ou leur deuil.
    Ils gisent tout entiers entre quatre ais de rouvre
    Et nul n'a disputé, sous l'herbe qui les couvre,...

  • Pipé des ruses d'Amour
    Je me promenois un jour
    Devant l'huis de ma cruelle,
    Et tant rebuté j'estois,
    Qu'en jurant je prometois
    De m'enfuir de chez elle.

    Il sufist d'avoir esté
    Neuf ou dix ans arresté
    Es cordes d'Amour, disoie,
    Il faut m'en developer,
    Ou bien du tout les couper
    Afin que libre je soie.

    Et pour ce faire, je...

  • Ronsard si tu as su par tout le monde épandre
    L'amitié, la douceur, les grâces, la fierté,
    Les faveurs, les ennuis, l'aise et la cruauté,
    Et les chastes amours de toi et ta Cassandre,

    Je ne veux à l'envi pour sa nièce, entreprendre
    D'en rechanter autant comme tu as chanté,
    Mais je veux comparer à beauté la beauté,
    Et mes feux à tes feux, et ma cendre...