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    Interque cunctos ultimum Deos omen.
    Cucurbitarum ligneus vocor custos.
    Veterum Poet. Catalecta.

    Faudra-t-il donc, comme hier, seul aujourd’hui, demain,
    Toujours, garder ce clos que l’herbe folle encombre
    Où le lupin se meurt près du pâle concombre
    En ce désert qui fut jadis le Champ Romain ?

    Hélas ! je ne...

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    I

    J’ADORE ta Beauté, pour ce qu’elle est pareille
    A mon Rêve immortel et me parle des cieux,
    Comme un hymne lointain qui chante à mon oreille.

    Elle évoque les jours longs et délicieux
    Que j’ai vécus, sans doute, en attendant la vie,
    Dans quelque monde obscur où mon cœur soucieux

    Cherche éternellement l’illusion ravie.
    C’est ce lent...

  • À ceux qui n’ont ni feu, ni lieu,

    Et qui sont lents, et qui sont vieux,
    À ceux qui, jour à jour,
    — Depuis quels temps ! — ont fait le tour
    De leur misère sédentaire,
    Aux pauvres gens des durs métiers :
    Portiers, veilleurs, gardiens et cantonniers,
    Les petites villes octroient, parfois,
    Le bénéfice
    De...

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    I

    C’est la douceur, c’est la candeur du Temps Pascal
    Et, pour les âmes repenties,
    Il neige des hosties…

    Les vergers du ciel sont en fleurs,
    Neige tiède de Floréal,
    Comme celle tombant des branches
    En fleurs blanches ;
    Ah ! cette chute dans les cœurs
    De la neige en fleur des hosties

    Qui, calmement, portent en elles
    ...

  • Nous sommes bien seuls au bas de cette côte !
    Bien seuls ! Et minuit qui tinte au vieux coucou !
    J’ai peur ! l’étranger m’inquiète beaucoup.
    Il quitte le feu, s’en rapproche, s’en ôte,

    Ne parle qu’à peine, et jamais à voix haute :
    Cet individu médite un mauvais coup !
    Nous sommes bien seuls au bas de cette côte !
    Bien seuls ! Et minuit qui tinte au...

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    À René Vallery-Radot.

    I

    Les anciens voyageurs, qui marchaient assez vite
    Quand cinq gros percherons galopaient à la fois
    En Lorraine trouvaient bonne table et bon gîte
    Au bord d’un grand chemin allongé dans les bois.

    C’était à Saint-Hubert. — On voyait en peinture,
    Sur l’enseigne, un chasseur et sa meute en arrêt
    Devant un cerf...

  • La corde, le bûcher, le fagot, la potence,
    La flamme cauteleuse et le chanvre retors
    Ont guetté, tour à tour, les os de son vieux corps
    Que balafra la dague et coutura la lance;

    Et le voici, debout dans sa longue espérance;
    Avec l'âge qui vient il sent venir le port
    Car sa gorge a chanté au péril de la mort
    Les Psaumes de David dans la langue de...

  • Les soirs crucifiés sur l’horizon, les soirs
    Saignent, dans les marais, leurs douleurs et leurs plaies,
    Dans les marais, ainsi que de rouges miroirs
    Placés pour refléter le martyre des soirs,
    Des soirs crucifiés sur l’horizon, les soirs !

    Vous les Jésus, pasteurs qui venez par les plaines,
    Chercher les troupeaux clairs pour vos clairs abreuvoirs,
    ...


  • ...

  • Le soleil dans les flots avait noyé ses flammes,
    La ville s’endormait aux pieds des monts brumeux ;
    Sur de grands rocs lavés d’un nuage écumeux
    La mer sombre en grondant versait ses hautes lames.

    La nuit multipliait ce long gémissement.
    Nul astre ne luisait dans l’immensité nue :
    Seule, la lune pâle, en écartant la nue,
    Comme une morne lampe oscillait...