Les soirs crucifiés sur l’horizon, les soirs
Saignent, dans les marais, leurs douleurs et leurs plaies,
Dans les marais, ainsi que de rouges miroirs
Placés pour refléter le martyre des soirs,
Des soirs crucifiés sur l’horizon, les soirs !
Vous les Jésus, pasteurs qui venez par les plaines,
Chercher les troupeaux clairs pour vos clairs abreuvoirs,
Voici monter la mort dans les adieux des soirs,
Jésus, voici saigner les toisons et les laines,
Et voici Golgotha surgir, sous les cieux noirs.
Les soirs crucifiés sur les Golgothas noirs,
Portons-y nos douleurs et nos cris et nos plaies,
Le temps n’est plus des blancs et tranquilles espoirs
Car les voici saignants, dans les noirs abreuvoirs,
Les soirs, crucifiés sur l’horizon, les soirs !