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    C’est peu d’avoir rendu la voix du quadrupède,
    À ce nouveau travail un plus vaste succède,
    Car tous les animaux articulent des sons ;
    Alors que je dis tous, j’excepte les poissons,
    Et sans doute, jadis ils ont eu leur langage.
    Si j’en crois ma chronique, au temps du premier âge,
    La pesante baleine et le dauphin léger
    Dialoguaient ensemble au...

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    Seconde voix du cœur qui pleure,
    Larme sonore du saint lieu,
    Poésie, harpe intérieure,
    Seule langue qui parle à Dieu !

    Ce roi de la lyre divine,
    A qui le Seigneur en fit don,
    Te pressait contre sa poitrine
    Pour lui dire : « Grâce ! » ou : « Pardon ! »

    Ah! sur tes cordes attendries
    Toute âme humaine a son accent...

  •       Ô pensive Sara, quand ton beau front qui penche,
    Léger comme l’oiseau qui s’attache à la branche,
    Repose sur mon bras, et que je tiens ta main,
    Il m’est doux, sur le banc tapissé de jasmin,
    À travers les rosiers, derrière la chaumière,
    De suivre dans le ciel les reflets de lumière,
    Et tandis que pâlit la pourpre du couchant,
    Que les nuages d’or...


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  • Le hault pouvoir des astres à permis
    (Quand je nasquis) d’estre heureuse & servie :
    Dont congnoissant celuy, qui m’est promis,
    Restee suis sans sentyment de vie,
    Fors le sentir du mal, qui me convie
    A regraver ma dure impression
    D’amour cruelle, & doulce passion,
    Ou s’apparut celle divinité,
    Qui me cause l’imagination
    A contempler...

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    Le Feu c’est la Vie.

    Qui de nous n’a souvent, aux jours de son enfance,
    Entendu raconter par quelque vieux soldat,
    L’hiver, près d’un foyer heureux de sa présence,
    Un combat sous l’Empire ou sous le Consulat,
    Et n’a pas évoqué, dans ses rêves de guerre,
    De Napoléon mort le fantôme vengeur,
    Prêt à suivre, en chantant, jusqu’au...

  • Refrain :

    Hé ! zic et zic et zic et zoc,
    Et fric et fric et froc ;
    Quand les bœufs vont deux par deux
    Le labourage en va mieux.

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    Qu'en dites-vous, ma commère,
    Et qu'en direz-vous, compère ?
    Rien ne se fait bien qu'à deux.
    Les habitants de la terre,
    Ma foi, ne dureraient guère
    S'ils ne disaient pas entre eux :

    ...

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    Houles des océans éternels, millions
    De croupes d’ombre et d’or par la révolte arquées,
    Hurlant l’horreur de vos vaines rébellions
    Dans un fracas d’éclairs et de chaînes choquées,

    Qu’aux mailles de ses lourds filets aux nœuds de fer
    La pesanteur fatale étreint, et broie, et traîne,
    Vous qui criez vers nous, avec des voix de haine,
    L’éternelle...

  • Azur ! c’est moi… Je viens des grottes de la mort
    Entendre l’onde se rompre aux degrés sonores,
    Et je revois les galères dans les aurores
    Ressusciter de l’ombre au fil des rames d’or.

    Mes solitaires mains appellent les monarques
    Dont la barbe de sel amusait mes doigts purs ;
    Je pleurais. Ils chantaient leurs triomphes obscurs
    Et les...

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    Le cheval gigantesque est debout ; un grand rire
    L’entoure. Entends grincer le câble qui le tire,
    Et la foule le traîne et le pousse au jarret.
    Un dard qui vibre encor tremble à son flanc secret,
    Et quel mystère noir lui gonfle ainsi la panse ?
    Obèse et monstrueux, il oscille et s’avance.
    Et chacun rit tout haut de la bête de bois.
    Le seul...