La plaine, au loin, est uniforme et morne
Et l’étendue est veule et grise
Et Novembre qui se précise
Bat l’infini, d’une aile grise.
De village en village, un vent moisi
Appose aux champs sa flétrissure ;
L’air est moite ; le sol, ainsi
Que pourriture et bouffissure.
Sous leurs torchis qui se lézardent,
Les chaumières,...
Fifi s’est réveillé. Dès l’aube tu m’as dit
Bonjour en deux baisers, et le pauvre petit
Pépia, puis remit sa tête sous son aile
Et tut pour le moment sa gente ritournelle.
Ici je te rendis pour les tiens un baiser
Multiforme, ubiquiste et qui fut se poser
De la plante des pieds au bout des cheveux sombres
Avec des stations aux lieux d’éclairs et d’...
Là-bas, au flanc d'un mont couronné par la brume,
Entre deux noirs ravins roulant leurs frais échos,
Sous l'ondulation de l'air chaud qui s'allume
Monte un bois toujours vert de sombres filaos.
Pareil au bruit lointain de la mer sur les sables,
Là-bas, dressant d'un jet ses troncs roides et roux,
Cette étrange forêt aux douleurs ineffables
...
Quand la faux de Kronos rendit le ciel stérile,
Le sang du grand ancêtre et sa fécondité
Répandirent dans l’onde une écume subtile
D’où sortit corne un lis la blanche Aphroditè.
Alors le ciel sourit, et dans l’éther immense,
Des Dieux et des Titans monta l’hymne joyeux ;
Et l’univers charmé salua ta naissance,
O mère, ô volupté des hommes et...
Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline ;
Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.
Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline
Chevelure, à ses doigts si faibles évasive,
Elle songe, et sa tête petite s’incline.
Un arbuste et l’air pur font une source vive
Qui, suspendue au jour, délicieuse arrose
De ses pertes...
Elle est morte Platthis, morte la bonne vieille
Qui, tout le long des jours anciens et des nouveaux
A filé, dévidé, roulé les écheveaux
De laine blanche dont débordait sa corbeille.
Si parfois s’inclinait la tête qui sommeille,
Les doigts de la fileuse actifs et sans rivaux
D’un geste inconscient poursuivaient leurs travaux ;
Seule la Mort a...
La belle fille blanche et rousse,
De la sorte, au long du buisson,
Entretient la mère Lison
À voix mélancolique et douce :
« Moi cont’ laquell’ sont à médire
Les fill’ encor ben plus q’les gars,
J’tiens à vous esposer mon cas,
Et c’est sans hont’ que j’vas vous l’dire,
Pac’que vous avez l’humeur ronde,
Et, q’rapportant sans v’nin ni fiel...
Vents, dénouez mes longs cheveux
Et brûlez-en mes amoureux.
Mouillez mes mains, fraîche rosée,
Et qu’aussitôt mille désirs
Se rassemblent pour les saisir
Quand je les tends de ma croisée.
...
Sur la luzerne en fleur assise,
Qui chante dès le frais matin ?
C’est la fille aux cheveux de lin,
La belle aux lèvres de cerise.
L’amour, au clair soleil d’été,
Avec l’alouette a chanté.
Ta bouche a des couleurs divines,
Ma chère, et tente le baiser !
Sur l’herbe en fleur veux-tu causer,
Fille aux cils longs, aux boucles fines ?
L...
Sur la luzerne en fleur assise
Qui chante dès le frais matin ?
C’est la fille aux cheveux de lin,
La belle aux lèvres de cerise.
L’amour, au clair soleil d’été,
Avec l’alouette a chanté.
Ta bouche a des couleurs divines,
Ma chère, et tente le baiser !
Sur l’herbe en fleur veux-tu causer,
Fille aux cils longs, aux boucles fines ?
L...