La jeunesse nous quitte et les Grâces aussi ;
Les désirs amoureux s’envolent après elles,
Et le sommeil facile. À quoi bon le souci
Des Espérances éternelles ?
L’aile du vieux Saturne emporte nos beaux jours,
Et la fleur inclinée...
La jeunesse nous quitte et les Grâces aussi ;
Les désirs amoureux s’envolent après elles,
Et le sommeil facile. À quoi bon le souci
Des Espérances éternelles ?
L’aile du vieux Saturne emporte nos beaux jours,
Et la fleur inclinée...
La Jeunesse nous quitte et les Grâces aussi ;
Les désirs amoureux s’envolent après elles,
Et le sommeil facile. À quoi bon le souci
Des espérances éternelles ?
L’aile du vieux Saturne emporte nos beaux jours,
Et la fleur inclinée au vent du soir se fane :
Viens à l’ombre des pins ou sous l’épais platane
Goûter les tardives amours...
NE quitte point encor l’ombre où tu te recueilles,
Élabore en secret la sève de tes vers.
L’arbre, avant de fleurir, sur sa tige et ses feuilles,
Par degrés et longtemps doit monter dans les airs.
Il plonge sous le sol sa racine altérée,
Des sucs inférieurs il s’abreuve sans bruit ;
Mais son jour vient enfin : dans la zone éthérée
Voyez s’...
Nous ne l’entendrons plus, le divin rossignol,
Dont la voix amoureuse émerveillait Athènes :
Vers le séjour d’Hadès plein d’ombres incertaines
Le chantre aimé des dieux jaloux a pris son vol.
Quand les derniers rayons s’allongent sur le sol,
Euripide ! écoutant les sanglots des fontaines,
Tu n’iras plus cacher tes souffrances hautaines
Dans la...
I
Or, fuyant Israël, terre ingrate et jalouse,
Souvent, dans le désert, Jésus avec les Douze
Sachant que, selon Dieu, son jour n’est pas venu,
Cherchait la paix, ce bien aux cités inconnu ;
Cette paix du désert pleine d’austères fêtes,
Où, d’eux-mêmes, souvent, s’exilent les prophètes.
Sans que la foulé encor s’excite à les haïr,
Loin...
Ève au corps ingénu lasse de jeux charmants
Avec les biches rivales et les doux léopards
Goûte à présent le repos extatique,
Sur la riche brocatelle des mousses.
Autour d’elle, le silence de midi
Exalté la pamoison odorante des calices,
Et le jeune soleil baise les feuillées neuves.
Tout est miraculeux dans ce Jardin de Joie :
Les branchages s’...
Le coq dressé claironne et les poules picorent
Là-bas, où les fourmis montent du sol obscur ;
Une abeille dans le soleil frôle les murs,
Cherchant les fleurs de mai qui n’y sont point encore.
Un corbeau jette un cri rauque ; c’est son adieu ;
Il fuit, ailes en deuil, vers les plaines baltiques ;
La Flandre, ardente et prête aux besognes rustiques,...
Les vieilles mains d’argent des coutumes locales
— Et carillons et bruits de fête à pleins bourdons —
Tendent soudain les longs et torpides cordons
À l’horloge de mes douleurs maniacales.
Le sonnant cuivre clair des musiques pascales
Couvre les voix et les sanglots des abandons ;
Et me voici : le radieux vers des pardons
Ardents et...
C’est un mignon jouet du siècle des marquises,
Son brin d’ivoire est d’or et d’agate incrusté,
Et sa feuille de gaze aux peintures exquises
Sur un beau sein d’albâtre a souvent palpité.
Boucher, peintre mignard de ces grâces légères,
Sur l’azur diaphane a peint l’Amour vainqueur,
Qui badine et folâtre autour de deux bergères
Essayant, mais en...
Dans le salon ancien à guipure fanée
Où fleurit le brocat des sophas de Niphon,
Tout peint de grands lys d’or, ce glorieux chiffon
Survit aux bals défunts des dames de lignée.
Mais, ô deuil triomphal ! l’autruche surannée
S’effrange sous les pieds de bronze d’un griffon,
Dans le salon ancien à guipure fanée
Où fleurit le brocart des sophas...