Blaise Pascal a tort, il en faut convenir ;
ce pieux misanthrope, Héraclite sublime,
qui pense qu’ici-bas tout est misère et crime,
dans ses tristes accès ose nous maintenir
qu’un roi que l’on amuse, et même un roi qu’on aime,
dès qu’il n’est plus environné,
dès qu’il est réduit à lui-même,
est de tous les mortels le plus infortuné.
Il est le...
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ô maison d’Aristippe ! ô jardins d’épicure !
Vous qui me présentez, dans vos enclos divers,
ce qui souvent manque à mes vers,
le mérite de l’art soumis à la nature,
empire de Pomone et de Flore sa soeur,
recevez votre possesseur !
Qu’il soit, ainsi que vous, solitaire et tranquille !
Je ne me vante point d’avoir en cet asile
rencontré le parfait... -
Quand un roi bienfaisant que ses peuples bénissent
les a comblés de ses bienfaits,
les autres nations à sa gloire applaudissent ;
les étrangers charmés deviennent ses sujets ;
tous les rois à l’envi vont suivre ses exemples :
il est le bienfaiteur du reste des mortels ;
et, tandis qu’aux beaux-arts il élève des temples,
dans nos coeurs il a des autels... -
Depuis plus de quarante années
vous avez été mon héros ;
j’ai présagé vos destinées.
Ainsi quand Achille à Scyros
paraissait se livrer en proie
aux jeux, aux amours, au repos,
il devait un jour sur les flots
porter la flamme devant Troie :
ainsi quand Phryné dans ses bras
tenait le jeune Alcibiade,
Phryné ne le possédait pas,
et... -
Tu pousses trop loin l’amitié,
abbé, quand tu prends ma défense ;
le vil objet de ta vengeance
sous ta verge me fait pitié.
Il ne faut point tant de courage
pour se battre contre un poltron,
ni pour écraser un Fréron,
dont le nom seul est un outrage.
Un passant donne au polisson
un coup de fouet sur le visage :
ce n’est que de cette... -
Jeune et charmant objet à qui pour son partage
le ciel a prodigué les trésors les plus doux,
les grâces, la beauté, l’esprit et le veuvage,
jouissez du rare avantage
d’être sans préjugés ainsi que sans époux !
Libre de ce double esclavage,
joignez à tous ces dons celui d’en faire usage ;
faites de votre lit le trône de l’amour ;
qu’il ramène les... -
Savez-vous, gentille douairière,
ce que dans Sully l’on faisait
lorsqu’éole vous conduisait
d’une si terrible manière ?
Le malin Périgny riait,
et pour vous déjà préparait
une épitaphe familière,
disant qu’on vous repêcherait
incessamment dans la rivière,
et qu’alors il observerait
ce que votre humeur un peu fière
sans ce hasard... -
votre amusement lyrique
m’a paru du meilleur ton.
Si Linus fit la musique,
les vers sont d’Anacréon.
L’Anacréon de la Grèce
vaut-il celui de Paris ?
Il chanta la double ivresse
de Silène et de Cypris ;
mais fit-il avec sagesse
l’histoire de son pays ?
Après des travaux austères,
dans vos doux délassements
vous célébrez les... -
Belle Daphné, peintre de la nature,
vous l’imitez, et vous l’embellissez.
La voix, l’esprit, la grâce, la figure,
le sentiment, n’est point encore assez ;
vous nous rendez ces prodiges d’Athène
que le génie étalait sur la scène.
Quand dans les arts de l’esprit et du goût
on est sublime, on est égal à tout.
Que dis-je ? On règne, et d’un peuple... -
Qu’il est doux d’employer le déclin de son âge
comme le grand Virgile occupa son printemps !
Du beau lac de Mantoue il aimait le rivage ;
il cultivait la terre, et chantait ses présents.
Mais bientôt, ennuyé des plaisirs du village,
d’Alexis et d’Aminte il quitta le séjour,
et, malgré Maevius, il parut à la cour.
C’est la cour qu’on doit fuir, c’est...