Fleuve heureux du Léthé, j’allais passer ton onde,
dont j’ai vu si souvent les bords :
lassé de ma souffrance, et du jour, et du monde,
je descendais en paix dans l’empire des morts,
lorsque Tibulle et Délie
avec l’hymen et l’amour
ont embelli mon séjour,
et m’ont fait aimer la vie.
Les glaces de mon coeur ont ressenti leurs feux ;
la...
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Prince, dont le charmant esprit
avec tant de grâce m’attire,
si j’étais mort, comme on l’a dit,
n’auriez-vous pas eu le crédit
de m’arracher du sombre empire ?
Car je sais très-bien qu’il suffit
de quelques sons de votre lyre.
C’est ainsi qu’Orphée en usait
dans l’antiquité révérée ;
et c’est une chose avérée
que plus d’un mort... -
Adieu, mon cher Tibulle, autrefois si volage,
mais toujours chéri d’Apollon,
au parnasse fêté comme aux bords du Lignon,
et dont l’amour a fait un sage.
Des champs élysiens, adieu, pompeux rivage,
de palais, de jardins, de prodiges bordé,
qu’ont encore embelli, pour l’honneur de notre âge,
les enfants d’Henri Quatre, et ceux du grand Condé.
... -
Prince chéri des dieux, toi qui sers aujourd’hui
de père à ton monarque, à son peuple d’appui ;
toi qui, de tout l’état portant le poids immense,
immoles ton repos à celui de la France ;
Philippe, ne crois point, dans ces jours ténébreux,
plaire à tous les français que tu veux rendre heureux :
aux princes les plus grands, comme aux plus beaux ouvrages,... -
Ornement de la bergerie
et de l’église, et de l’amour,
aussitôt que Flore à son tour
peindra la campagne fleurie,
revoyez la ville chérie
où Vénus a fixé sa cour.
Est-il pour vous d’autre patrie ?
Et serait-il dans l’autre vie
un plus beau ciel, un plus beau jour,
si l’on pouvait de ce séjour
exiler la tracasserie ?
Évitons ce... -
Je voulais par quelque huitain,
sonnet, ou lettre familière,
réveiller l’enjouement badin
de votre altesse chansonnière ;
mais ce n’est pas petite affaire
à qui n’a plus l’abbé Courtin
pour directeur et pour confrère.
Tout simplement donc je vous dis
que dans ces jours, de Dieu bénis,
où tout moine et tout cagot mange
harengs saurets... -
Ne me soupçonne point de cette vanité
qu’a notre ami Chaulieu de parler de lui-même,
et laisse-moi jouir de la douceur extrême
de t’ouvrir avec liberté
un coeur qui te plaît et qui t’aime.
De ma muse, en mes premiers ans,
tu vis les tendres fruits imprudemment éclore ;
tu vis la calomnie avec ses noirs serpents
des plus beaux jours de mon... -
Toi que la France admire autant que l’Angleterre,
qui de l’Europe en feu balances les destins ;
toi qui chéris la paix dans le sein de la guerre,
et qui n’es armé du tonnerre
que pour le bonheur des humains ;
grand roi, des rives de la Seine
j’ose te présenter ces tragiques essais :
rien ne t’est étranger ; les fils de Melpomène
partout... -
Divinité que le ciel fit pour plaire,
vous qu’il orna des charmes les plus doux,
vous que l’amour prend toujours pour sa mère,
quoiqu’il sait bien que Mars est votre époux ;
qu’avec regret je me vois loin de vous !
Et quand Sully quittera ce rivage,
où je devrais, solitaire et sauvage,
loin de vos yeux vivre jusqu’au cercueil,
qu’avec plaisir,... -
La Fayette et Segrais, couple sublime et tendre,
Le modèle, avant vous, de nos galants écrits,
Des champs élysiens, sur les ailes des Ris,
Vinrent depuis peu dans Paris :
D’où ne viendrait-on pas, Sapho, pour vous entendre ?
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