XVIII
Dans Virgile parfois, dieu tout près d’être un ange,
Le vers porte à sa cime une lueur étrange.
C’est que, rêvant déjà ce qu’à présent on sait,
Il chantait presque à l’heure où jésus vagissait.
C’est qu’à son issu même il est...
Le jeune amant de Flore a déployé ses ailes ;
De ses nouveaux baisers naissent les fleurs nouvelles.
Les satires légers, aux accens du haut-bois,
Soulevent, en riant, les nymphes de nos bois.
Voyez-vous ces tritons, dont les desirs avides
Font bouillonner les flots autour des néréides ?
Ils nagent en cadence, et joignant leurs bras nus,
Agitent...
Ah, la danse ! La danse
qui fait battre le coeur,
c’est la vie en cadence
enlacée au bonheur.
Accourez, le temps vole,
saluez s’il-vous-plaît,
l’orchestre a la parole
et le bal est complet.
Sous la lune étoilée
quand brunissent les bois
chaque fête étoilée
jette lumières et voix.
Les fleurs plus embaumées
rêvent...
Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort part en vacances.
Voici venir le riche été
Vous jetant l’or de sa santé.
G...
De leurs pieds fleuris les femmes de la Crète
Pressent le duvet de l’herbe du printemps :
Je les vois livrer à la brise inquiète
Leurs cheveux flottants.
Leur...
La belle Métella, femme du vieux préteur,
Est pâle maintenant, et porte dans son cœur
Un mal secret qui la déchire ;
Par le bois d’orangers qui borde sa villa,
Elle marche au hasard, la belle Métella,
Comme une bacchante en délire.
Pour sonder jusqu’au fond l’avenir incertain,
Vingt fois l’urne d’albâtre où roule le destin
Sous ses...
Sur la corde tendue un jeune voltigeur
Apprenait à danser; et déjà son adresse,
Ses tours de force, de souplesse,
Faisaient venir maint spectateur.
Sur son étroit chemin on le voit qui s'avance
Le balancier en main, l'air libre, le corps droit,
Hardi, léger autant qu'adroit;
Il s'élève, descend, va, vient, plus haut s'élance,
...
Danse, gamin ailé, sur les gazons de bois.
Ton bras maigre, placé dans la ligne suivie
Équilibre, balance et ton vol et ton poids.
Je te veux, moi qui sais, une célèbre vie.
Nymphes, Grâces, venez des cimes d’autrefois ;
Taglioni, venez, princesse d’Arcadie,
Ennoblir et former, souriant de mon choix,
...
Dante, vieux gibelin ! Quand je vois en passant
Le plâtre blanc et mat de ce masque puissant
Que l’art nous a laissé de ta divine tête,
Je ne puis m’empêcher de frémir, ô poëte !
Tant la main du génie et celle du malheur
Ont imprimé sur toi le sceau de la douleur.
Sous l’étroit chaperon qui presse tes oreilles
Est-ce le pli des ans, ou le...