Dieu se lève; et soudain sa voix terrible appelle
De ses ordres secrets un ministre fidèle,
Un de ces esprits purs qui sont chargés par lui
De servir aux humains de conseil et d’appui,
De lui porter leurs vœux sur leurs ailes de flamme,
De veiller sur leur vie, et de garder leur âme;
Tout mortel a le sien : cet ange protecteur,...
Ô vision d’un soir et la royale escorte
Des archanges joueurs de harpe et des cent vierges...
Mais le ciel des élus a refermé sa porte ;
C’est dans l’aube d’argent la mort lente des cierges...
Et la banalité des choses et des hommes,
Cloaque où pour jamais, pauvre cœur, tu t’immerges.
Brise ton crucifix, sème au vent les atomes
De l’Idéal...
L’envoi des vers suivants était accompagné de ces mots :
« Puisque vous voulez des vers qui, détachés du reste, ne
signifient absolument rien, je vous envoie ceux-ci ; agréez,
Madame, cet envoi comme la preuve irrécusable de mon
obéissance et de ma parfaite abnégation. »
Il se terminait ainsi : « Vous voyez bien que vous n’en savez
...
LA POÉSIE.
Quoi ! par de vains accords et des sons impuissants,
Vous croyez exprimer tout ce que je sais dire ?
LA MUSIQUE.
Aux doux transports qu’Apollon vous inspire
Je crois pouvoir mêler la douceur de mes chants.
LA POÉSIE.
Oui, vous pouvez au...
MICOL, JONATHAS.
MICOL, dans l’obscurité, sans voir Jonathan.
Lastre des nuits à peine a fini sa carrière,
Et déjà le sommeil a fui de ma paupière !
O nuit ! ô doux sommeil ! tout ressent vos bienfaits !
Hélas ! et mes yeux seuls ne les goûtent jamais !
(Elle tombe à genoux près de l’arche.)
Toi que j’invoque en...
Ô coeur mondain, humaine pensée
Trop aveuglée, encor plus insensée,
Sur un appui de petite assurance
Et fort fragile a mis ton espérance ;
Tu n'aperçois qu'un chacun temps se passe
Légèrement et en bien peu d'espace
Tu n'aperçois temps et siècle tourner
Par monuments sans jamais retourner.
Ne vois-tu pas toutes choses finer !
Et...
Doux pâtre qui survit
tendrement à son rôle
avec sur son épaule
un débris de brebis.
Doux pâtre qui survit
en ivoire jaunâtre
à son jeu de pâtre.
Ton troupeau aboli
autant que toi dure
dans la lente mélancolie
de ton assistante figure
qui résume dans l'infini
la trêve d'actives pâtures.
Qu'il est doux, au retour de la froide saison,
Jusqu'au printemps nouveau regagnant la maison,
De la voir devant vous accourir au passage,
Ses cheveux en désordre épars sur son visage !
Son oreille de loin a reconnu vos pas :
Elle vole, et s'écrie, et tombe dans vos bras ;
Et sur vous appuyée et respirant à peine,
A son foyer secret loin des yeux vous...