Soumets la Terre,
Les fleurs, les bois,
Lyre ! à ta voix,
A ton mystère.
Que rien n’altère
Les saintes lois,
Soumets la Terre,
Les fleurs, les bois.
Dompte Cythère !
Charme à la fois
Le lys des rois
Et la panthère ;
Soumets la Terre !
Soumets la Terre,
Les fleurs, les bois,
Lyre ! à ta voix,
A ton mystère.
Que rien n’altère
Les saintes lois,
Soumets la Terre,
Les fleurs, les bois.
Dompte Cythère !
Charme à la fois
Le lys des rois
Et la panthère ;
Soumets la Terre !
Louez Dieu par toute la terre,
Non pour la crainte du tonnerre
Dont il menace les humains,
Mais pource que sa gloire en merveilles abonde,
Et que tant de beautés qui reluisent au monde
Sont les ouvrages de ses mains.
Sa providence libérale
Est une source générale
Toujours prête à nous arroser.
L’...
La lune dans la nuit fait songer à la Terre
Le Silence, fermant les yeux, entre en prière.
Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie ?
Dans son brillant exil mon cœur en a frémi ;
Il résonne de loin dans mon âme attendrie,
Comme les pas connus ou la voix d'un ami.
Montagnes que voilait le brouillard de l'automne,
Vallons que tapissait le givre du matin,
Saules dont l'émondeur effeuillait la couronne,
Vieilles tours que le soir dorait dans...
Non, tu n’as pas tout, monstre ! et tu ne prends point l’âme.
Cette fleur n’a jamais subi ta bave infâme.
Tu peux détruire un monde et non souiller Caton.
Tu fais dire à Pyrrhon farouche : Que sait-on ?
Le Fils du Ciel laboure une fois dans l’année.
Pour remplir ce devoir, à la date ordonnée,
Un jour, Kang-Hi, le sage empereur, se courbait
Sur un soc attelé de bœufs blancs du Thibet.
Sans voir la foule immense et de loin accourue,
L’illustre Taï-Tsing conduisait sa charrue
Et regardait, rêveur et se parlant tout bas,
Le sol gras et fécond s’...
LES champs las vont dormir. La terre se repose
Dans sa robe de neige au vif scintillement,
En son fécond sommeil préparant lentement
La future moisson et la prochaine rose.
Toute la vie humaine est en la terre enclose.
La fleur s’épanouit où mûrit le froment ;
Comme une gloire autour de l’auguste aliment,
L’innombrable beauté des formes est...
— Laisse-moi. ― Non. ― Ô griffe sombre,
Bouche horrible ! Ô torture ! Ô deuil !
Pourquoi te glisses-tu dans l’ombre
Par les fentes de mon cercueil ?
— Il faut renouveler ma sève,
Ô mort, voici le doux été.
Toute la nature qui rêve,
Spectre, a besoin de ma beauté !
Il faut qu’aucun lys ne m’efface ;
L’abeille attend de moi le miel...
Salut, brillant soleil ! Salut, douce lumière !
Tu viens chasser la nuit de ma triste paupière,
Au ciel rendre l’azur et la sérénité,
Au perfide océan, la sauvage beauté.
Devant toi l’aquilon a vu tomber sa rage ;
Devant toi s’est enfui le vagabond nuage.
Tu traces sur la mer de lumineux sillons.
L’oiseau sèche son aile à tes brûlants rayons....
I
Issu de ces Bretons, altiers comme le chêne,
Qu’enivraient les clameurs du vent qui se déchaîne
A travers les embruns des grands flots aboyants,
De ces marins, aussi courageux que croyants,
Qui sur chaque océan déferlaient leurs voilures,
Cartier grandit avec la soif des aventures,
Et coula sa jeunesse au bord du gouffre amer,
Hanté...