Nommez votre pays de ce nom : la patrie !
Après celui de Dieu, c’est le nom du devoir.
Prononcez-le toujours avec idolâtrie,
Ce nom qui vous oblige au combat, à l’espoir.

Si quelqu’un, se disant le citoyen du monde,
...

Les aspects sont divers de cette morne auberge
Qu’on nomme l’hôpital. Le vice et la vertu
Y souffrent à la fois. On met mourir la vierge
Au lit que, pour mourir, une impure avait eu.

Martyrs et châtiés sont sur la même ligne,
Et la fatalité heurte le dévoûment....

Plus prompte que la vague aux perfides caresses,
Plus prompte que l’aurore aux menteuses promesses,
Plus prompte que la nuit aux brûlantes ivresses,
Tu vins et t’en allas !

Comme une...

La petite rivière, bleue
Si peu que le ciel ait d’azur,
D’ici fait encore une lieue,
Puis verse au fleuve son flot pur.

Plus grande, elle serait moins douce,
Elle n’aurait pas la lenteur
Qui dans les herbes mène et pousse
Son cours délicat et chanteur...

Le pêcheur, vidant ses filets,
Voit les poissons d’or de la Loire
Glacés d’argent sur leur nageoire
Et mieux vêtus que des varlets.

Teints encor des ardents reflets
Du soleil et du flot de moire,
Le pêcheur, vidant ses filets,
Voit les poissons d’or de...

La campagne était fraîche et tout ensoleillée ;
Le souffle du matin passait les blés verts,
Et je marchais dans l’herbe odorante et mouillée
En récitant des vers.

J’étais gai, bien...

Poet: Paul Bourget

C’est le gai rendez-vous des bêtes du bon Dieu,
L’endroit frais et charmant, le coin béni, le lieu
Cher aux petits oiseaux, aimé des libellules,
Où dame abeille accourt en quittant ses cellules,
Où le printemps se joue au pied des verts buissons,
Où l’écho ne redit...

Tes yeux ont la couleur de la source où tu bois.
Les baisers que je prends sur tes lèvres pressées,
Font le doux bruit de l’eau qui glisse dans les bois,
Sur un lit de verdure et de feuilles froissées.

Ta voix, vive et légère, est comme l’eau qui fuit.
Elle chante...

Ta langue à tout jamais doit-elle être scellée,
O sphinx ! Et contre toi n’est-il aucun recours ?
Du point noir d’où je viens au but sombre où je cours
Je sens ta force occulte à tous mes pas mêlée.

Sous les traits d’une femme elle s’est révélée,
L’obsession fatale...

Soumets la Terre,
Les fleurs, les bois,
Lyre ! à ta voix,
A ton mystère.

Que rien n’altère
Les saintes lois,
Soumets la Terre,
Les fleurs, les bois.

Dompte Cythère !
Charme à la fois
Le lys des rois
Et la panthère ;
...