Le Soleil, ami du serpent
Et couveur de la pourriture,
Est le brasier que la Nature
Tous les jours allume et suspend.

Le malade, clopin-clopant,
Va chercher, quand il s’aventure,
Le Soleil ami du serpent
Et couveur de la pourriture.

L’...

Aux bords retentissants des plages écumeuses
Pleines de longs soupirs mêlés de lourds sanglots,
Sous le déroulement monotone des flots ;
Près des gouffres remplis des falaises brumeuses ;

À l'heure où le soleil, ainsi qu'un roi cruel
Qui veut parer de draps...

Poet: Léon Dierx

 
En passant sur le pont de la Tournelle, un soir,
Je me suis arrêté quelques instants pour voir
Le soleil se coucher derrière Notre-Dame.
Un nuage splendide à l’horizon de flamme,
Tel qu’un oiseau géant qui va prendre l’essor,
D’un bout du ciel à l’autre...

Chancelants & courbés sous le poids des années,
Par l’ouragan d’hiver plantes déracinées,
Ils sont vieux tous les deux. L’un près de l’autre assis
Ils écoutent au loin des chansons & des rondes,
Et regardent sauter des fraîches têtes blondes
Sur les grands...

Le disque glorieux tombant dans les flots roux
Éclabousse d’éclairs le mur de la falaise ;
Il semble que dans l’air apaisé tout se taise,
Et que la mer farouche endorme son courroux.

La vague, avec un son mélancolique et doux,
Se gonfle en frissonnant sous le vent...

 
Le soleil disparaît dans l’ombre du couchant,
Mélancolique adieu d’un jour de notre vie ;
Et ce jour qui s’éteint dans sa calme agonie,
N’est plus qu’une lueur au bord du noir néant.

Et la Terre qui flotte et vogue dans l’espace,
Laisse loin derrière elle...

 
Quand l’automne est presque finie,
Et que tout semble dans les vents
Annoncer les derniers moments
De la nature à l’agonie,

Souvent un beau soleil d’été
Se lève sur les paysages,
Et vient visiter les bocages
Qu’il dédaigna dans leur beauté....

Phébus à la perruque rousse
De qui les lames de vermeil,
Ô faunes ivres dans la mousse,
Provoquaient votre lourd sommeil.

Le bretteur aux fières tournures
Dont le brocart était d’ors fins,
Et qui par ses égratignures
Saignait la pourpre des raisins....

Hélas ! hier encor sur mon front, sur ma lèvre,
Sont venus se poser la joie & le plaisir,
J’ai ri comme une folle… aujourd’hui j’ai la fièvre,
Car ma porte est fermée & j’en ai le loisir.

Ô pauvre humanité ! J’ai pitié de moi-même
Quand mon masque s’en va...

Le soleil faisait luire l’eau du puits dans le verre.
Les pierres de la ferme étaient cassées et vieilles,
et les montagnes bleues avaient des lignes douces
comme l’humidité qui luisait dans la mousse.
La rivière était noire et les racines d’arbres
étaient noires...